La présidentielle vue par une LadyBoss – acte 1

Et voilà : dans moins de 15 jours, les loulous, il faudra aller voter. 11 candidats (on n’oublie personne, pas même les « petits »), chacun avec sa motivation. mais surtout, SURTOUT, une campagne présidentielle digne des meilleures sitcoms. On se foutait des américains, regardez ce qu’on sait faire en France ! C’en est presque jubilatoire, cette mascarade présidentielle. Allez, on en parle !

Présidentielle 2017 : fais ton malin à la machine à café

Le bon côté d’une campagne présidentielle à rebondissements : pour une fois, ça change des promesses qui de toute façon ne seront pas tenues. Le mauvais côté : pas évident que ça convainque grand-monde… Et oui : nos élus cumulent les casseroles, les bourdes et les étourderies (comment ça, les Guyane n’est pas une île ?). Au quotidien et dans Quotidien, ça donne matière à discuter (je vous dis pas les embouteillages autour de la machine à café !). Entre un filou qui offre des emplois fictifs comme cadeaux de Noël à toute sa famille, un élu qui se fait trahir en long, en large et en travers par son propre camp, un jeune loup qui peine à distinguer sa gauche de sa droite, un gauchiste qui affiche le patrimoine le plus important et une stratège qui refuse sans gêne les convocations, il y a du spectacle.

Sauf que, dans tout ce joyeux bordel qui nous fait rire comme il nous scandalise ou nous dépite, il reste peu de place pour la politique, la vraie, celle qui, étymologiquement, se rapporte aux affaires publiques (sauf à considérer que les coucheries de l’un ou les conneries de l’autre font partie du domaine publique – bon, ok, pour certains c’est le cas). Quid des problèmes des vraies gens ? Vous savez, ceux qui se lèvent le matin pour aller bosser pour un salaire qui ferait souvent plus penser à un pourboire pour certains… Ceux qui ne savent pas comment boucler leurs fins de mois quand nos élus n’arrivent pas à économiser (François, passe-moi un coup de fil, je t’expliquerai la « méthode de la servante » pour mieux gérer tes petits sous) et qui ne savent plus trop, finalement, qui finira par penser à eux avant de penser à son image…

Merci patron !

Vous me direz qu’il y a les « petits » candidats à la présidentielle, ceux qui se réclament d’une idéologie gauchiste du partage, de la tolérance et de la solidarité… Certes. Ceux-là même qui n’ont de proposition que de taper sur les grands patrons, comme si, à eux seuls, ils pouvaient (devaient) résoudre tous nos maux. Mais oui, ma bonne dame : c’est la faute aux patrons, ces vicieux de capitalistes qui s’en mettent plein les poches pendant qu’on enchaîne les boulots pour payer le loyer ! Vilains patrons !

Sauf qu’il faut quand même remettre deux-trois choses dans l’ordre. La première, c’est que, même si les grands patrons cumulent des fortunes qui permettraient probablement de mettre fin à pas mal de galères, il va falloir arrêter de diaboliser l’argent. Et oui : en France, l’argent c’est tabou, la réussite c’est mal et afficher un compte en positif une provocation. Donc, au lieu de se poser les bonnes questions et de revoir un système qui est voué à mourir (n’oublions pas que les retraites sont basées sur l’augmentation de la population, population qui, plus elle augmente, moins elle trouve de travail et donc plus elle coûte à l’Etat), quitte à se faire quelques ennemis au passage (les fonctionnaires, les réacs qui ne pensent pas plus loin que leurs avantages, etc.), on va « chercher l’argent là où il est ». Sauf que vous savez où il est, l’argent, avec cette façon de faire ? A l’étranger ! Là où on ne le taxe pas à mort sous prétexte qu’on a eu l’indécence de réussir.

Moi présidente

Comme je n’ai pas (mais alors pas du tout) la prétention d’être une spécialiste de la politique – il y a des gens qui font ça très bien (ou pas d’ailleurs) – mais je vais faire ma blonde et y aller par A+B. Donc je reprends : d’un côté les « vilains riches » qui s’expatrient, de l’autre les « gentils pauvres » qui galèrent. On voudrait surtaxes les premiers pour donner aux seconds, raison pour laquelle il se cassent. Et si on leur proposait juste de revenir ? Tout simplement, sans leur faire planer la menace de l’ISF..? Juste histoire qu’ils paient des impôts comme tout le monde. Et oui, j’ai bien dit « comme tout le monde », pas « plus que tout le monde ». Perso, l’ISF, j’en suis loin, et pourtant je suis contre. N’en déplaise à Laurent Ruquier qui trouve que ce n’est pas très éthique de se barrer pour protéger son patrimoine. Parce que oui, c’est légal. Et que non, ce n’est pas mal. C’est NORmal.

On pourrait peut-être même aller plus loin – soyons fous – et se dire qu’au nom du principe d’égalité il serait normal que tout le monde soit logé à la même enseigne : un taux d’imposition global, égal et juste… Ce n’est quand même pas plus con que de proposer un « revenu universel » qui serait différent pour chacun en fonction de sa situation, non ? Moi présidente, je modifierai le taux d’imposition pour qu’il soit le même pour tout le monde, avec une revalorisation du salaire minimum ; oui, parce que même les smicards paieraient un impôt. C’est un peu comme pour le psy : si tu ne paies pas, ça n’a aucune valeur.

Alors voilà : je suis startuppeuse en France et dans 11 jours je vais devoir voter… En attendant, je vais m’amuser un peu et critiquer, parce que ce serait dommage de se priver d’un droit fondamental : celui de se taper une bonne barre de rire devant tout ce cirque.

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