Tokyo-style part 2: de la défaite du shopping aux soutien-gorge en suspension
initial ultra-compact? En passant la vitesse supérieure, pardi! Donc sur la to-do list de cette première journée: Ginza, Roppongi Hills, la Mori Tower et pour terminer en beauté une soirée avec
des expats. Quand je vous dis que les voyages ne sont pas de tout repos…
Lever tardif, direction Ginza, ses grands magasins, ses enseignes de luxe et sa foule pressée. Premierbon plan: à l’heure du déjeuner, le plus sympa et le plus économique est de se rendre dans les sous-sols de Mitsukoshi. Là,
partout, des rayons de petits plats, de légumes, de sushis et autre tempuras. C’est le paradis de la curieuse culinaire. Ce qui n’est pas mon cas étant donné le nombre exponentiel de choses que
je refuse de manger. J’ai quand même réussi à me la jouer fighteuse de la bouffe en testant deux-trois choses dont j’ignore encore à ce jour la composition. Allez demander aux vendeuses de quoi
il s’agit, pour rire..! Heureusement, les moins téméraires peuvent se rabattre sur les pâtisseries. Pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi: le Japon est friand de la France et a réussi à
nous dépasser en matière de nourriture. Je peux le dire, la mort dans l’âme: leurs gâteaux n’ont rien à envier aux nôtres. (j’écrase une larme à la vue de ces mots sur mon
écran)
Mitsukoshi & Co sont les Galeries Lafayette & Co (Printemps, Bon Marché…) de Tokyo. Mais, et là j’e ntends déjà les fashionistas en lâcher leur it-bag de stupéfaction, pour le coup, c’est nous qui n’avons rien à leur envier. Les rayons sont tristes, les étages se suivent et
se ressemblent un peu trop, c’est de la mode aseptisée, rangée, presque top classique. Rien ne donne
envie d’être essayé, et quand par bonheur une pièce attire mon regard, c’est le prix qui me fait fuir. Finalement, ce que j’ai préféré, c’est le moine
tibétain qui bénit l’avenue. Quand je disais « choc des cultures », je ne pouvais trouver meilleure illustration.
Déçue, j’ai pris mes cliques et mes claques (et ma complice, sous la bras), pour aller traîner mes
guêtres du côté de Roppongi Hills. J’avais déjà eu un aperçu la veille de la night à Roppongi, mais la journée n’a évidemment rien à voir. Pour
équilibrer un début de journée totalement superficiel et dédié au shopping, on a commencé par la Tour Mori, la tour la plus haute de Tokyo, cadeau d’un multi-millionnaire à son épouse. Ce qu’il
faut savoir, c’est qu’au sommet de la tour se trouve un musée, et pas des moins sympas. L’exposition du moment était consacrée à l’art moderne indien, et je dois dire que ces chamarrés de
couleurs, ces pièces chatoyantes et une installation interactive où le visiteur se fait artiste m’ont beaucoup plu. Au final, pour une vue à couper le souffle, nous avons grimpé quelques marches
pour atterrir sur le sky deck, autrement dit le toit du gratte-ciel. « I
‘m the queen of the woooorld!!! »Après ce petit interlude culturel, retour aux choses sérieuses: Roppongi Hills est un centre commercial au coeur même de la Mori T
ower. Impossible de ne pas
aller y faire un tour. Sauf que… sauf que je ne sais pas si j’étais dans une journée « no-shopping, no-superficiality », mais là encore: grosse déception. Moi qui envisageais Tokyo comme une
capitale du shopping, un lieu de perdition pour serial shoppeuse en mal de pièce rare, j’ai dû me rendre à l’évidence: l’énorme valise vide que j’avais emportée ne se remplirait pas de sitôt
(c’est mon banquier qui va être content!).Heureusement pour nous, la soirée s’annonçait sous de meilleurs auspices: un ka-ra-oc-ké, LE must tokyoïte, LA référence! Malh
eureusement pour nous le temps
de rentrer (et de se planter de ligne de métro), de prendre une douche et de nous
faire belles, les restaurants étaient tous fermés (sauf celui de la veille, sur lequel – et où – je ne reviendrai pas). Donc, de nouveau, j’ai fait ma grande
courageuse et j’ai acheté des trucs inconnus (tout était écrit en hiéroglyphes). Dans mon malheur, j’ai eu de la chance: ces triangles d’algues contenaient du riz et du poi
sson. Du
poisson!!! Pas du poulpe, pas de la crevette ni du crabe, mais du saumon! Sauvée. Et en dessert: petit gâteau fourré aux haricots rouges (comment ça: c’est pas un dessert? ben si, là-bas on mange les haricots rouges sucrés. Pensez-y lors
de votre prochain chili con carne).L’arrivée au Geronimo’s nous a tout de suite mises dans le bain. C
e
petit bar australien où les records de shots sont affichés (comment peut-on aligner plus de 400 shots?!?!?), où les
cravates de ces messieurs côtoient les soutien-gorge de ces demoiselles, accrochés tout autour du bar, était bondé. Et devinez qui avait investi les lieux..? Des occidentaux! Et des australiens, of course! J’ai fait ma petite joueuse en prenant un jus de cranberry, mais la suite des événements m’a
donné raison. Parce qu’après…Après c’était direction Fiesta (attention, pas Feria, parce que Feria c’était la veille), pour u
n karaocké de folaïe! Entourées d’expats sévèrement imbibés (et ça n’allait pas aller en
s’arrangeant), nous avons pu pousser la chansonnette et nous mesurer à ces tokyoïtes d’adoption, dont certains devaient
partir dans les jours qui suivaient (ceci expliquant le cela du taux d’alcoolémie général). Soirée mémorable s’il en est, arrosée de Malibu-pamplemousse,
illuminée de perruques multicolores et parsemée de quelques beaux garçons émêchés. Tout ça pour dire que la réputation sulfureuse des expats à Tokyo n’est
pas qu’une légende, bien au contraire.Bilan de la première journée: shopping: 0; partyanimals: 17. Tokyo se profile comme une vill
e improbable, remplie de surprises, de lieux cachés. En effet, où ailleurs trouve-t-on des bars en étages, des
karaockés planqués au milieu d’un immeuble d’une rue sombre? Tokyo est la ville du camouflage; même le fameux Velours se trouve dans une arrière-cour d’un quartier apparemment déserté à la nuit
tombé. Note pour la suite: toujours visiter les cages d’escaliers et oser pousser les portes closes.
Zlatko
Mais pourquoi diable ne puis-je lire cet article qu’en caractères grecs ? T’as pas utilisé une police un peu trop exotique ?