Le maillot de l'été

Vacances sur la Côte d’Azur obligent, l’épreuve du maillot est l’une des plus difficiles à passer, surtout quand les magazines nous
annoncent que cette année il faut s’adonner au trikini, certes très joli, mais pas des plus pratiques pour le bronzage. Etat des lieux de la « tendance lourde » de l’été, de notre envoyée spéciale
sur place. Le trikini: info ou intox?
Nice, Beaulieu, que de jolis noms pour un été au soleil… Me voici revenue de mes tribulations atlantiques pour quelques jours dans ma région d’adoption (bon, ok, je suis plus de l’ouest,
c’est-à-dire Saint-Tropez, mais on se rapproche). Côté Atlantique, il n’y a pas à dire, le trikini c’est no way! Pas l’ombre de l’un de ces petits maillots à tendance bondage. Comment ça: vous ne
savez pas de quoi je parle?

Bon, alors, pour les incultes de la mode (ça m’apprendra à laisser tomber la revue de presse…), le trikini est LE maillot de l’été 2008. Pour ma part, j’avais déjà tenté l’aventure en 2002 (et
oui..!) avec un petit modèle à craquer de chez Morgan (comme quoi, les petits ont parfois de grandes idées). Décolleté juste ce qu’il faut, échancré bien comme on aime, et des lanières pour
rejoindre le haut et le bas. Niveau bronzage: la cata! Comment gérer les marques blanches sur les hanches, hein? Et celles qui partent du soutien-gorge pour rallier le tanga? Bref, cette année,
le maillot se porte de soirée, et c’est bien là tout l’intérêt du trikini: paraître habillée même à la plage.

Revenons à nos moutons. Après un bref repérage, je me rends compte que pas une des jolies filles de la plage ne porte un trikini. Des bikinis en veux-tu en voilà, des une pièce (autre tendance de
l’été: le une pièce classe – problème: elles n’ont pas dû acheter les leurs dans les bonnes boutiques, parce que là ça tient plus de l’emmailottage de baleine échouée), du topless… Bref, que du
classique, finalement. A la limite, je ferais presque originale avec mon maillot à message (acheté dans  la mecque des maillots show-off – que je m’empresse de re-citer – Saint-Tropez):
« What are you looking at? » ou encore « Push here to start the game », et je ne vous dirai pas où c’est écrit (de toute façon, sur un maillot, on n’a pas vraiment l’embarras du choix en-dessous de
la taille 50), tout de strass pailleté.

Pas de trikini en vue, donc. Le must-have de l’été n’aurait vraisemblablement pas dépassé les portes des boutiques, lesquelles les présentent dans leur forme la plus attrayante: agrémentés de
jolis paréos, réhaussés d’une petite blouse assortie, réchauffés par un pantalon sexy… Le maillot de ville, à en croire les mannequins immobiles des vitrines. Le maillot de l’apéro, celui qu’on
endosse après avoir pris sa douche et négligemment laissé ses cheveux en bataille, sur un air de « je sors de la plage, mais je suis fraîche et élégante ».

Alors, évidemment, me direz-vous, c’est bien ce que les magazines  nous avaient prédit: une déferlante de maillot d’after-beach. Mais toutes les villégiatures de vacances ne se
prêtent pas à l’after-beach apéro. Nice reste une vraie ville, emplie de restaurants, de glaciers, d’hôtels, où il fait bon prendre son temps, mais pas flâner des heures sur un matelas lounge
avant d’aller dîner. Parcourir la vieille ville, oui. Il ne me reste donc plus qu’à me rendre à l’évidence de la triste réalité des choses: si vous voulez tester les petites révolutions fashion,
la real life n’est pas un terrain de jeu à votre hauteur. Un passage à l’ouest s’impose…

One thought on “Le maillot de l'été