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Bricol'girl avec une (grosse) dent contre la Suède

Ca y est: les vacances touchent à leur fin et c’est le retour à la vie parisienne. Sauf que dans mon cas, les vacances m’ont surtout
donné envie de revoir les choses, et de les revoir en grand. A commencer par mon studio qui est certes très mignon mais m’a semblé bien plus petit au retour (c’est sûr: après 15 jours dans une
maison avec piscine…). Donc direction le géant suédois de l’ameublement pour acheter diverses étagères dans l’idée de réorganiser mon intérieur. Sauf que le géant suédois nous
réserve parfois des surprises.

Je prends donc ma voiture en un beau jour de cette fin de mois d’août pour me rendre à pas moins de trente kilomètres de Paris avec la ferme intention d’optimiser mon déplacement. Il faut dire
que les beaux jours à Paris sont comptés et que perdre un après-midi dans les rayons d’un magasin aveugle, ce n’est pas ce qu’il y a de plus glamour! J’ai tout préparé: ma petite liste, les
dimensions qui méritent d’être prises en compte, des sacs pour tout ranger… Quand je vous dis que je sais m’organiser!

Le plus gros problème du géant suédois, c’est qu’il a intégré la même technique que les casinos de Vegas: pas de fenêtre, aucun lien sur le monde extérieur. Le visiteur est plongé dans un univers
factice dans lequel il sait quand il rentre mais n’a aucune idée du moment où il va en sortir. C’est exactement ce qui m’est arrivé. Parce que bon, ok j’avais une liste, mais c’est tout de même
sympa d’errer dans les allées, en visitant les espaces-témoins (comment agencer un 35m2, un 55m2, les bonnes idées pour la salle de bains, la cuisine, etc.), et puis… quel plaisir d’essayer des
lits qui ne seront jamais à moi!

Bref, après quelques heures de déambulation pas forcément efficace, je me retrouve à la caisse avec deux étagères (une pour la cuisine, une pour le balcon), des plantes, des pots pour les
plantes, et des pots pour la cuisine. Tout un petit fatras que je me réjouis de mettre dans ma voiture sous un cagnard pas possible (j’aurais mieux fait d’aller bronzer) et en route pour le
bricolage.

Arrivée chez moi, j’ai poursuivi ma quête d’efficacité en réussissant l’exploit de tout monter d’un seul coup d’un seul dans l’ascenseur. Le temps de sortir les tournevis et le sabot suédois
(tiens, coïncidence) qui me sert de marteau depuis que j’ai appris à casser des pignons (c’est dire l’âge du sabot), et je me mets au travail. Première étagère: nickel! Elle rentre parfaitement
dans ma cuisine et est officiellement devenue mon « étagère à thés ». C’est pour la seconde que les choses se corsent: il manque non seulement les attaches (ça, on peut encore s’en sortir: une
bricol’girl a toujours des vis dans son placard), mais aussi deux des plateaux. Sur quatre, ça risque de se voir. Coup de fil au géant suédois: un vilain répondeur me dit que je n’ai qu’à
retourner en magasin.

Le lendemain, donc, me revoilà dans ma voiture, direction la banlieue suédoise de Paris. Arrivée sur place, j’avoue qu’il ne faut que quelques secondes pour obtenir un bon d’achat. Re-visite,
re-farfouillage, re-choix de trucs pas indispensables mais qui peuvent toujours servir, dont un plante pour ma salle de bains (ah oui! jai décidé qu’il y aurait une plante dans chacune des
pièces de ma maison). Passage en caisse, retour maison: deux heures trente de perdues.

Je m’attèle donc à la lourde tâche du montage de l’étagère. Pas si terrible: je suis une bricoleuse avertie. Sauf que… quand les trous sont mal placés, l’étagère penche. Aïe! je ne vais tout de
même pas me refaire soixante kilomètres pour rechanger une étagère sous prétexte que deux petits trous sont mal placés..! Donc coup de fil à mon papa pour qu’il vienne à ma rescousse avec sa
perceuse magique. Et c’est là qu’on rigole moins: l’étagère a beau être toute fine, l’alliage est bel et bien solide. C’est dire: on a brûlé la mèche, consumée, la bestiole, par le pauvre petit
montant qui fait tout au plus 2mm d’épaisseur!!! Et pour faire deux trous: une heure!!!

J’ai finalement pu réussir à monter mon étagère, mais à quel prix! C’est peu dire que j’ai une dent contre la Suède… Le design pas cher, je suis pour, mais à calculer la perte de temps
et les allers-retours (où en est ma compensation CO2?) à répétition, c’est moins sympa. J’ai donc pesté contre la Suède, ses étagères et ses petits prix qui poussent à la consommation. Pour ce
que j’ai dépensé, j’aurais pu m’offrir de jolies chaussures, ou une robe, ou des livres à mettre… sur mes étagères!!!