Anna, Cécile et Gainsbourg…

Au départ, il y a eu un film. Une comédie musicale. D’une autre époque, antérieure à la mienne. Ca remonte à… 1967. Jean-Claude Brialy, Anna Karina, dans la production éponyme enlevée par Pierre Koralnik. Puis il y a eu cette apparition de Cécile de France dans une émission de variété dont je ne me rappelle plus le nom. Lumineuse Cécile de France. Espiègle. A mille lieues de son rôle dans Möbius. Cécile de France, radieuse, racontant cette nouvelle expérience, une pierre supplémentaire à l’édifice de sa carrière déjà joliment variée.

L’histoire ne se raconte pas, elle se vit en même temps que les comédiens évoluent sur cette scène quelque peu chaotique, encombrée, bousculée, tout comme la mise en scène. Tout paraît brouillon, à l’image d’une agence de pub (tiens, tiens), à l’image d’un photographe jusqu’alors tombeur tombé amoureux d’un regard, de la représentation qu’il se fait de cette inconnue qui l’a séduit sans même le chercher. Une scénographie chamboulée, un jeu survolté qui entraîne au rythme des compositions d’un certain Serge, non pas le photographe, mais celui qu’on appelait Gainsbourg, qui a su si bien dépeindre en musique l’atmosphère des 60s.

On passe un moment – d’on on ne sait même plus combien de temps il a bien pu durer – dans un monde à part, entre illusion et trip sous acide, partageant la quête amoureuse d’un séducteur sous le charme. Et le jeu d’une amoureuse de l’ombre. Eclatante Cécile de France qui s’éclate en interprétant Rollergirl sans aucune retenue, bête se scène, comédienne devenue rock star le temps d’une chanson. Sans oublier l’énergie viscérale exultée par Grégoire Monsaingeon, hypnotique, électron chargé à bloc qui occupe l’espace d’une façon si peu conventionnelle, si inattendue, si naturellement explosive.

Les bonnes choses ont une fin, les excellentes disparaissent encore plus vite. Représentations jusqu’au 6 octobre au Théâtre du Rond-Point

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At first, there’s been a movie. A musical. From another time, long before mine. It was in… 1967. Jean-Claude Brialy, Anna Karina, in the eponymic production by Pierre Koralnik. Then there’s been Cécile de France in a talk show I don’t even remember the name of. Glowing Cécile de France. Roguish. So far from her role on Möbius. Cécile de France, radiant, telling the story of this new adventure, yet another stone to an already nice career.

The story cannot be told, you have to live it along with the comedians evolving on this chaotic stage, cluttered, jostled, just like the production. Everything seems unachieved, frenetic, like an advertising agency (really..?), like a photogrpaher who used to be a loverboy and has now fallen in love with a look, with the idea he has built of this woman he never met but who seduced him without even trying to. A stage direction turned upside down, a high energy performance taking you into the rhythm of the compositions of a guy named Serge, not the photographer but the one we called Gainsbourg, who managed to capture the essence of the 60s with his music.

You spend a moment – which you can’t say how long it lasted – in another world, between illusion and acid trip, sharing the love quest of a seduced loverboy. And the game played by a girl in love who remains hidden. Shining Cécile de France who gives it all when she sings Rollergirl without holding back, giving it all, a comedian turned into a rock star during a single song. Added to this, the exulting energy of Grégoire Monsaingeon, hypnotic, highly charged particle who occupies the stage in such an unexpected way, such a naturally explosive manner.

Good things come to an end, excellent ones disappear even faster. Until October 6 at the Théâtre du Rond-Point.

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