Vicky Cristina Barcelona
Au message « on va voir le dernier Woody Allen ce soir. Tu veux venir? », je ne pouvais que m’emballer et
lancer un « OUI! » enthousiaste. Woody Allen, c’est bien simple, j’adore. Enfin, à quelques exceptions près, et pas forcément celles auxquelles on pense au premier abord. Je me suis donc
retrouvée à Odéon, dimanche soir, pour voir la dernière oeuvre du maître en matière de cynisme, obsédé perpétuel, amateur de jolies filles et de situations alambiquées.
Le pitch: Vicky et Cristina sont deux amies inséparables depuis la fac. Mais si leurs goûts se rejoignent dans la plupart des domaines, il en est un qui les oppose diamètralement: l’amour. Alors
Vicky est sérieuse, cherchant la stabilité dans un couple apparemment parfait, Cristina est à la recherche d’une passion torride et, si elle ne sait toujours pas ce qu’elle veut, sait au moins ce
qu’elle ne veut pas. Alors, quand les deux amies décident de passer l’été à Barcelone et y font la connaissance d’un artiste au franc-parler absolu, la situation se complique.
Avant toute chose, c’est l’atmosphère générale se dégageant de ce film qui trouble les amateurs du grand Woody. Rien à voir avec un Meurtres mystérieux à Manhattan, ni même avec un
Match Point (sur lequel je n’ai jamais accroché, mea culpa). Vicky Cristina Barcelona nous transporte dans un univers à mille lieux de celui auquel on s’attendait. Même si
depuis quelques années les films de Woody Allen sont plus colorés, celui-ci semble imprégné de Barcelone la rebelle, Barcelone l’insouciante, Barcelone la joyeuse.
C’est réellement l’histoire de deux filles en mal d’aventure qui passent des vacances sur un continent étranger. Avec, évidemment, l’opposition entre la sage et la curieuse, la posée et la
débridée. Une opposition sans cesse rappelée par les autres personnages. Mais c’est avant tout une critique acerbe du couple moderne. D’un côté les couples modèles: ils parlent de leur future
maison, des amis avec lesquels ils jouent au golf, de la réception magnifique qu’ils vont donner pour leur mariage… De l’autre, le couple passionné, éternellement insatisfait, en quête
d’absolu, qui ne trouve pas son équilibre.
On cherche le juste milieu, entre le plan-plan et le sulfureux, et une solution apparaît, aussi improbable qu’excentrique: il faut une tierce personne pour balancer le duo impossible. Une ode à
la vie à trois (évidemment deux femmes vs un homme) où les deux caractères dominants, immergés dans leur passion dévastatrice, retrouvent un semblant d’harmonie grâce à une paumée prête à tout
essayer puisque les tabous ne font pas partie de son monde et que toute expérience est bonne à prendre.
Verdict: un esprit génial et torturé ne pourra jamais produire un film banal, ennuyeux, plat. La conclusion reste néanmoins un peu facile. Mais comment conclure une telle
histoire en surprenant le public..? Faire triompher la vision chaotique du trio infernal, ou celle plus sage du gentil petit couple rangé, ne pourrait que décevoir encore
plus. Mais je vous laisse découvrir la morale discutable de cet étonnant opus du roi du second degré.
Anne
C’est très intéressant, la présentation que tu fais de ce film. personnellement je suis une très grande admiratrice de Woody Allen. Ton analyse, le trio pour équilibrer le couple passionnel, est enrichissante. merci de ton post.
Loraly
J’ai vraiment hâte de voir le film
Loraly
Non pas encore, emploi du temps surchargé ces derniers temps mais c’est prévu pour la semaine prochaine ! Je te donnerai mon avis
Shaminista
J’ai beaucoup aimé ce film qui montre au final qu’on n’est jamais satisfait de ce que l’on a!!