Smutley a neuf vies, et vous ?

C’est l’histoire de Smutley, un chat qui batifole la queue en l’air et se saute sur tout ce qui bouge : chattes, lapines, tortues, poules, otaries, et j’en passe… rien ne l’arrête et il sème sa
bonne humeur (si vous me permettez) partout, donnant naissance à une descendance de lapereaux en chemin. Un grand libertin qui ne se pose pas de questions et fonce tête baissée sur le chemin de
la fornication à outrance.

A première vue, rien de bien méchant, tant qu’on est entre adultes consentants.

Mais… rien ne vous a choqué dans ce petit résumé..? Vous êtes sûr..? Pas même le fait qu’il donne naissance à une portée de lapereaux..? Et non, je ne fais pas référence à l’incompatibilité
génétique entre lapins et chats. Vous ne voyez toujours pas ? Et bien ce chat, s’il s’offre une descendance, c’est qu’il s’est aussi offert une dérogation de capote. La différence entre ce chat
un brin obsédé et vous ? Il a neuf vies, vous n’en avez qu’une !

Un grand bravo pour ce court film d’animation qui a le mérite de traiter d’un sujet sérieux sur fond d’humour. Pour une fois qu’on ne nous sort pas les malades du SIDA en phase terminale, ni un
sempiternel refrain sur les us et coutumes de l’indispensable préservatif, ça mérite qu’on applaudisse.

Car le fait est que les campagnes de prévention du SIDA sont toutes aussi ringardes les unes que les autres. C’est tout juste si on leur accorde encore un coup d’œil de temps à autre…Non, parce
qu’objectivement : elles ne font que rappeler ce qui est rabâché aux collégiens depuis des années : tu mets un préservatif ou tu risques de mourir. Certes, mais ça on le savait déjà. ce qui
manquait, c’était le petit truc en plus pour nous donner envie de regarder le message jusqu’au bout.

Avec mon grand âge (on va s’arrêter à trentenaire, hein, pas besoin d’entrer dans les détails), j’y ai eu droit aux conférences au lycée, aux interventions de chercheurs (oui, dans le privé, on a
droit aux chercheurs pour mieux nous expliquer le pourquoi du comment du SIDA), aux campagnes qui se suivent et se ressemblent. Pour toute ma génération et celles qui suivent, elles font partie
du paysage urbain. On ne les remarque pas plus qu’un panneau de sens interdit.

Alors quand on voit une animation sympa, petite vidéo virale sur fond de “Bad Reputation” rythmée, on ne peut que scruter son écran en attendant le suite des péripéties de Smutley. Et quand tombe
la chute (et oui, je me le suis permis !), ça ne nous hérisse pas les poils. Le message est clair, percutant et surtout non-moralisateur. Il y en a qui ont tout pigé !

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