Petit traité des sites de rencontres…

Avis de tempête : les sites de rencontres nous réservent bien des surprises, et le bon grain est là où on ne l’attendait pas. Il y a quelques années, aux débuts de ce blog, mon amoureux
du moment étant tombé sur le tout nouveau site “Adopte un mec” m’avait incitée à m’y inscrire parce que l’idée lui semblait drôle et que ça pouvait donner
lieu à une sacrée étude sociologique. A l’époque, j’ai donné dans l’extrême, créant un profil qui ne pouvait laisser de marbre (quoique… tout dépend de ce que l’on entend par là…) les mâles en
mal de rencontres. Et le résultat est .


Adopte un mec

Un peu plus de trois ans après, l’amoureux s’est envolé et j’ai décidé de m’y coller plus “sérieusement” (entendre : avec un vrai profil et pas une accroche de chagasse en chasse). Pour y voir
plus clair et augmenter mes “chances de réussite”, deux sites : d’une part Adopte un mec, d’autre part eDarling. Le
test était lancé…

Après quelques semaines de test, il en ressort les points suivants :

– Adopte un mec reste plus fun et décalé et il apparaît que les utilisateurs se prennent moins au sérieux (la moindre des choses quand on est prêt à se faire adopter par une shoppeuse qui va vous
mettre dans son papier, quitte à apparaître parmi les “Ventes flash – tombé du camion”) ;

– eDarling, vantant les mérites de son système de questionnaire de compatibilité visant à vous faire rencontrer la personne idéale, l’âme sœur dont vous rêviez, est une arnaque monumentale…

Cherchez l’erreur !

Imaginez plutôt : dans le très inutile très sérieux questionnaire eDarling, vous devez parler de vous. Soit. Mais qui va dire la vérité, la vraie, au risque de passer pour le
clampin de base qui veut s’envoyer une célibataire désespérée. Il est plus que facile de tromper la victime et de se positionner parmi les mâles désirables. D’où quelques propositions de profils
qui semblent pour le moins factices (ou alors, je plains ces laissés pour compte de la séduction)…

Autre catégorie de questions, autre conclusion : eDarling demande quels sont vos goûts en matière de physique (la taille est-elle importante – non, pas celle-là ! –, etc.). Et là, même si vous
avez répondu oui (pour la taille) vous vous retrouvez avec des schtroumpfs qui font votre taille, voire moins. Et c’est bien connu : les femmes aiment les hommes plus petits qu’elles…


eDarling

Alors qu’on s’attendrait volontiers à trouver chaussure à son pied sur un site revendiquant son approche très cadrée, il semblerait que l’auto-dérision fonctionne mieux, et que la surprise d’une
rencontre puisse encore exister via des sites qui ne laissent à première vue pas grand place au hasard. On détaille ses goûts, on se présente, on se met en scène… Autant de comportements qui,
finalement, ne sont pas si éloignés de la vraie vie.

Explication de texte : prenez une fille qui sort dans l’optique d’une première rencontre. Elle passera des heures au téléphone avec ses copines pour savoir comment s’habiller (“oui, alors sexy
mais pas aguicheuse, charmante mais pas cucul, bandante mais pas provoc’…” Faut suivre !), que raconter (“je peux lui dire que j’ai passé dix ans en couple ou ça lui met trop la pression ?”, “Et
je lui dis que ça m’est déjà arrivé, les coups d’un soir, ou bien je lui explique que ce n’est pas on genre ?”), où aller (restaurant, bar, musée, ciné..?), etc. Autant de questions auxquelles il
n’existe évidemment pas de réponse idéale, mais qui montrent bien que la fille ne sort pas de façon “naturelle”, qu’elle se met en scène, crée son personnage, quitte à se retrouver coincée entre
ce dernier et ce qu’elle est vraiment (ben oui, imaginez que ça fonctionne, la nature finira bien par reprendre le dessus un jour om l’autre. Et là…).

Idem pour le mec :  ne pas montrer qu’il la prendrait bien là, tout de suite, sur un coin de table (ça ferait mauvais genre), mais ne pas non plus se montrer trop distant (la pub Meetic
explique bien le problème du candidat qui ne regarde même pas le décolleté que la fille arbore pour l’occasion), et autres considérations…

Il faut se montrer (des deux côtés) intéressant, drôle, percutant, séducteur, attirant, etc. Bref, exactement comme on le fait sur un site web, le recul en moins (n’imaginez pas que les
présentations de profil se fassent dans la seconde, elles sont le résultat d’une réflexion mûrement réfléchie, rédigées avec soin, et souvent une idée derrière la tête). La seule différence,
c’est que le site permet de faire un premier tri (sur Adopte un mec, l’homo sapiens peut annoncer clairement s’il recherche un CDD ou un CDI, entre autres qualités, fonctions et accessoires),
alors qu’en live c’est une autre paire de manches, et le temps risque de passer très lentement avec le mauvais binôme.

Au final, il ressort de tous ces petits tests que le second degré prévaut pour les cas non sociaux, le test de compatibilité s’adressant plus à une population qui n’aura pas, ou peu,
l’occasion de séduire en milieu naturel, tandis que le côté adoption vise une cible plus jeune, plus branchée, plus haut de gamme aussi (enfin, de ce que j’en ai vu), et plus ouverte à des
rencontres que l’on peut considérer comme “normales”. Je retourne donc remplir mon panier et file résilier mon abonnement à eDarling (bande d’escrocs !) avant de tenter ma chance sur Spycee (tout nouveau, qui permet de faire des activités sympas entre célibataires – moins invasif que le speed dating).

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