Petites propositions pour arranger les choses…
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Mouais, faut voir. Disons que, pour le coup, je me contenterai d’adoucir
un peu ma position. Les syndicats, les travailleurs, les patrons, l’Etat… Ca en fait des avis à prendre en compte, et il est évident que nous n’arriverons jamais à nous mettre tous d’accord.
Cependant, il suffirait de quelques propositions pour faire avancer le débat…
Lundi 19 novembre, 6ème jour de grève. J’en ai assez: il ne fait pas suffisamment beau pour prendre mon vélo, pollution et froid réveillent mon asthme, mais je dois aller travailler. Direction la
parking et je prends ma voiture. Quand cela s’arrêtera–t-il? J’ai beau maudir les grèvistes, quelques conversations durant le week-end m’ont fait voir les choses sous un angle nouveau.
Concrètement, les grèvistes refusent qu’on leur sucre des avantages pour lesquels ils ont signé. Soit. Ils ont choisi un métier en fonction de ce que ça leur rapporterait, des avantages sociaux
et d’une certaine sécurité, et on ne va pas leur jeter la pierre: tout le monde choisit un métier pour des raison plus ou moins nobles. Leur refuser ces avantages revient à mettre un coup
de canif dans le contrat. Et pour le coup, aucun professionnel, aucun patron, n’accepterait de se laisser faire en cas de rupture de contrat.
En revanche, nous sommes dans une impasse: la pyramide des âges est inversée, depuis le temps qu’on nous le répète, on commence à le savoir, et le principe même des actifs payant pour les
retraités ne peut plus fonctionner. Alors il faut faire preuve de bon sens:
1. On augmente les charges sociales des régimes spéciaux. Ils ne veulent pas travailler plus? Ils devront donc payer plus. Logique: ils paient les retraites de leurs prédécesseurs. Personne
ne pourra plus rien dire puisque les salariés du privé ne cotiseront pas plus (eux partent toujours en retraite au même âge) et que les régimes spéciaux conservent leur avantages. Mais ça, c’est
pas gagné, parce que leur dire que, ok, ils partiront tôt, mais qu’en échange il faut payer, ils ne voudront jamais l’admettre puisque c’est le privé qui paie pour eux depuis toujours. Pourquoi
changer?
2. On ne considère plus le fait de laisser passer les passagers gartuitement, sans contrôler leur titre de transport comme une faute professionnelle, et au lieu de faire grève, les
transports deviennent gratuits. Aucun changement sur les pertes occasionnées pour les sociétés mises en cause, mais pas non plus d’embargo sur la population. On pourrait même voir des patrons
compatir avec ces grèvistes d’un genre nouveau.
3. On prend de l’argent aux compagnies les plus riches et on le redistribue (bonjour, le pays des Schtroumpfs). Plus sérieusement, on pourrait envisager que les présidents, ministres,
députés et sénateurs perçoivent un peu moins d’indemnités, non? C’est quoi, déjà, le nouveau salaire de Sarkozy? Je la veux bien, moi, l’augmentation de 140% pour passer du salaire d’un « petite
cadre moyen » (sic! à 8000 euros par mois, ils sont bien traités les « petits cadres moyens » de Pierre Lellouche) à celui de « Président du Pouvoir d’Achat ». Quant aux « années comptent double » des
mandats de député…
C’est sûr, il faut réformer les régimes spéciaux, mais alors TOUS!!! Et si on commençait par le haut de l’échelle, pour changer? Parce que le jour où nos élus remettront leurs acquis en
question, alors là ils pourront expliquer au petit peuple qu’il faut faire des efforts, tandis qu’aujourd’hui… c’est un peu facile de demander toujours aux mêmes de se serrer la ceinture. Alors
OUI à la réforme des régimes spéciaux si elle commence par les traitements des élus. Et peut-être même que c’est eux qui descendront dans la rue pour lutter pour leurs
droits..?
4. On modifie tous les nouveaux contrats de la fonction publique. Les régimes spéciaux disparaissent au fur et à mesure des départs en retraite. Ca nous laisse encore quelques années de galère,
mais au moins la réforme passe, et les contrats déjà signés ne sont pas modifiés. Gageons qu’il y aura de moins en moins de « vocations » pour entrer à la SNCF ou à la RATP, voire à l’Assemblée
Nationale… Bien sûr, les nouveaux postulants râleront, mais au moins ils seront mis au courant des nouvelles règles dès le départ.
La paralysie d’un pays pour contester, je suis contre. Mais j’avoue respecter le fait qu’un contrat reste un contrat et qu’il faut se le tenir pour dit. Avant que les français ne retrouvent le
courage de leurs ancêtres et fassent une nouvelle révolution, peut-être faudrait-il repenser le système, revoir les privilèges de certains, le train de vie d’autres, en commençant par le
haut, faire les comptes de ce que cela nous coûte et expliquer les expliquer les problématiques par A+B.
Si je suis élue aux prochaines élections, je me mets aux maths et je trouve une solution avec les comptes de la servante (vous ne connaissez pas? vous faites le
total de ce que vous gagnez, de vos dettes, et vous voyez ce que vous pouvez dépenser chaque jour, tout bêtement, sans faire de plans sur la comète). Finalement, si nos décideurs revenaient à des
choses plus simples, acceptaient de se remettre en question (quelle est la justification de leurs salaires et traitements lorsqu’ils ne trouvent rien de mieux qu’inventer de nouvelles
taxes et franchises?) et arrêtaient de nous prendre pour des cons, on pourrait certainement redresser l’économie du pays.