Les employeurs en délicatesse avec le code du travail
soigneusement le pétage de plomb imminent à chaque petite réflexion sur l’état de rangement de sa chambre ou l’heure à laquelle on s’est couchée, voire levée. La problématique est simple: il faut
trouver un boulot, et vite, pour prendre enfin son indépendance.
Alors quand une trendsetteuse de 28 ans dans cete situation se voit proposer un job dans un showroom, elle voit enfin le bout du tunnel et saute à pieds joints… sans savoir où elle les met, ses
pieds…Un showroom, c’est comme un grand magasin plein de fringues, avec des « bureaux » à la place des caisses. Chacun se pose sur une table, avec son petit ordinateur (qui rame, si possible), pour
contacter les clients, prendre rendez-vous et tenter de faire du chiffre. Et ici les soldes c’est toute l’année puisque les fringues en stock sont au prix de gros. A première vue, le bonheur, le
job rêvé, le chemin merveilleux vers une nouvelle vie!A première vue…
Parce que la descente est brusque et rapide. On se retrouve rapidement below zero, avec larmes chaque soir en rentrant épuisée d’une succursale de l’enfer où le temps file à la vitesse d’un
escargot qui se serait cassé une patte (enfin… si toutefois les escargots avaient des pattes).
Sur le papier: attachée commerciale et communication. Traduciton de l’emploeur sournois: ton temps sera passé pour la communication à 80%, pour monter le bureau de presse, le reste ce sera de la
relance client, sauf évidemment en période de ventes où ça s’inversera. Ok. Créer un bureau de presse quand on est orientée communication, et au sein d’un showroom réputé, ça ressemble fort à un
idéal professionnel enfin accessible.
Malheur à celle qui croit aux paroles doucereuses de l’employeur! Elle se retrouve rapidement en période de ventes, avec horaires à rallonge, week-ends au showroom et pause déjeuner à 17h sur un
coin de table parce qu’il faut y retourner. A ce rythme, c’est une boîte de Kinder au quotidien ou meurtre des boss. J’ai pris l’option Kinder et… 4 kilos durement perdus l’année
précédente!
Bilan de ces quelques mois dans la mode: les fameux 4 kilos en plus, des cernes comme jamais, le moral en berne, et l’impression de m’être gentiment faite avoir dans les grandes largeurs:
les week-ends travaillés ne sont pas payés (« c’est compris dans ta prime sur objectif » – sic: on a bien dit « sur objectif, pas sur travail supplémentaire), ni les heures sup (les quoi?!?), et je
devrais presque les remercier tellement j’ai de la chance d’être là alors qua tant d’autres rêvent d’être à ma place, même si j’ai explosé mon objectif et qu’on me prolonge ma période d’essai
alors que légalement je suis passée en CDI (mais ça c’est une grande histoire d’ont je vous parlerai plus tard) et le sentiment de n’être pas à la hauteur de ploucs qui m’ont reproché d’être
habillée trop… (classe) enfin pas assez… (streetwear) Peut-être qu’ils voulaient dire « pas en jean tellement crade qu’il tient tout seul comme les leurs »?
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