Le nucléaire en tête de gondole

Vendredi dernier, le Japon subissait un séisme d’une magnitude de 8,9 sur l’échelle de Richter. Un séisme des plus violents, avec pour
conséquence un tsunami, mais, au-delà des pertes humaines, des risques sans commune mesure au niveau des centrales nucléaires de la région. A l’heure où on nous parle d’énergie
propre, de respect de l’environnement, de risques gérés, force est de constater que les éléments naturels nous mettent à la merci de nos propres technologies.

1989 : Tchernobyl. On nous a répété que les russes ne savaient pas ce qu’ils faisaient, que leurs centrales n’étaient pas sécurisées… 2011 : Fukushima. Les
centrales sont aux normes, les japonais savent ce qu’ils font, et pourtant… Toute une économie menacée, mais au-delà une menace plane sur nos têtes (oui, toutes nos têtes, même les nôtres, à
douze heures de vol). Réacteurs qui explosent, qui prennent feu, brèches dans d’autres, circuits de refroidissements qui n’assurent plus leur rôle, enceintes de confinement endommagées… Le
désastre n’est pas loin…

Alors, on fait quoi pour le nucléaire ?

Les organisations anti-nucléaire se montrent virulentes, prenant leur parti de cette catastrophe annoncée. Le nucléaire, on le sait, est dangereux. L’Homme pensait le maîtriser,
la nature a repris le dessus. Gouvernements en émoi, alerte radioactive imminente. On nous conseille de prendre des cachets d’iode. Comme si quelques pilules pouvaient changer la donne et nous
permettre de résister à un taux de radiations trop élevé…

La France, grand fournisseur de nucléaire, se sent à l’abri. Depuis quand n’a-t-on pas vu un tremblement de terre en France, qui plus est suffisant pour anéantir une centrale
nucléaire ? Peut-être… Mais quelle était la proportion de (mal)chance pour qu’un séisme suivi d’un tsunami mette à mal la centrale de Fukoshima
?

Alors oui, on veut produire de l’énergie, mais à quel prix ? A l’heure où le solaire se fait malmener, ne serait-il pas temps de le généraliser ? Pourquoi s’entêter à jouer avec le feu alors
qu’il existe une alternative ? Ah, mais oui ! Histoire de gros sous ! Que deviendrait Areva sans le nucléaire ? L’énergie atomique reste une bataille que les
pays industrialisés entendent bien remporter, même si les pays émergents s’y collent aussi (et dans quelles conditions ?).

Mais à quoi serviront tous ces milliards quand nous serons tous devenus de brillants êtres radioactifs, cancers et dérèglements hormonaux en bonus ? Alors que l’âge de la
ménopause reculait, depuis Tchernobyl il avance. Mais rien d’alarmant, voyons… Jusqu’à ce que la stérilité se généralise, peut-être. Faisons comme d’habitude, attendons qu’il
soit trop tard, il sera toujours temps de réagir (ou pas).