La jupe bleu marine
Une jupe bleu marine, mon père m’en avait offert une quand j’avais 10 ans. Elle était plissée. Elle était classique. Elle faisait très sage. Ca m’avait vacciné
et jamais, depuis, je n’avais remis les fesses dans une jupe bleu marine. En plus, quelle fille saine d’esprit se la joue écolière passés 20 ans ?
Et puis mon regard l’a croisée. J’étais chez Lacoste pour m’offrir ce beau legging
repéré dans les pages des magazines. Vous savez, celui qui n’existe pas… Pendant que les vendeurs se renseignaient, je me suis baladée dans les rayons – oui, c’est ce que font les filles dans les
boutiques : on n’attend pas sagement à la caisse que le vendeur ait trouvé l’info – et je l’ai vue.
Une petite jupe patineuse, à l’air franchement sorti d’un manga pour japonais lubrique. Tout à fait l’inverse de l’esprit Lacoste, mais que
voulez-vous : chacun ses références, et les miennes ne sont visiblement pas les mêmes que celles de du styliste maison. La peur de finir dans la peau de Sailor Moon ne m’arrêtant
pas, je suis repartie sans legging, mais avec une jupe bleu marine.
Ca, c’était pour la petite histoire. Passons maintenant aux choses sérieuses : comment porter la jupe bleu marine sans tomber dans l’effet grenouille de bénitier ou le syndrome socquettes
blanches / culotte apparente (oui, ça c’est la culture manga qui ressort, travers personnel) ?
Premier commandement : on oublie les ballerines plates. Parce que l’équation jupe bleu marine + ballerines plates (ou mocassins, c’est même pire) = je sors de la messe et
je n’assume pas de porter une jupe au-dessus du genou avec des talons de peur de sombrer dans la décadence (court, c’est déjà beaucoup pour moi !). On choisit donc de jolies chaussures à
talon, voire des bottes.
Second commandement : on joue la carte du duo bleu et blanc mais on oublie la chemise. On opte plutôt pour un pull échancré sur les épaules que
décolleté (rapport à la longueur de la jupe) ou alors un top un peu tendance. Attention : pas de blouse ou de polo (même s’ils aiment ça, chez Lacoste), ça ferait cucul la praline (il fallait
bien que je la sorte un jour, celle-là) !
Troisième commandement : on accessoirise. Un chouette sautoir, une bague voyante… On met le paquet sur ces petits détails qui vont changer le look un peu
soft. La jupe bleu marine, il faut la déranger pour qu’elle prenne tout son sens mode.
Au final, on plaira aux modeuses, qui trouveront le décalage original, et à belle-maman, qui verra en nous la bru idéale. Bon, après, elle n’a pas besoin de
savoir qu’à la maison vous faites péter le porte-jarretelles..!