Sors ta platine !


Platine vinyle
Non, il ne
s’agit pas là d’une ode à la blonde incendiaire version ultra claire. Il s’agit plutôt d’une tendance lourde qui ne fait que s’appesantir davantage. On a d’abord cru à un
micro-retour, une de ces tendances réservées aux happy few qui ne savent plus trop comment dépenser leur argent et décident d’un seul coup d’un seul de se la jouer vintage – mais
avec du neuf -, le genre old school qui sait que le moderne a ses limites et que les années 80 sont le berceau de tout ce qui s’est fait de mieux (arf !).

Bref, après la vague des Polaroid nouvelle génération – qui n’a jamais vraiment décollé, puisque l’intérêt majeur du Pola était de pouvoir prendre des photos olé olé sans
avoir à les laisser aux yeux vicieux du mec du labo qui les développe
-, c’est une certitude : la platine vinyle est un objet culte. Et, pour ceux qui, comme moi, l’ont
bazardée avec l’avènement du CD (mais qui ont conservé leurs disques – probablement une intuition de tendance majeure), le marché, loin de se tarir, se développe.

Prenons un exemple fort simple : l’année dernière, dans les vitrines de cette vénérable institution qu’est le Conran Shop, qu’y avait-il ? Une platine. Rouge
laquée
. Un objet du désir comme on en fait peu depuis que le tout dernier iPhone se retrouve sur eBay à peine un mois après sa sortie.
Non, la platine, c’est une histoire à part, empreinte de nostalgie et de tendresse, rapport à ce vieux disque de Goldorak ou cet autre de Maya l’abeille,
rescapés de justesse du dernier vide-grenier.

Aujourd’hui, on aime ce son qui craque, garantie d’un charme que la haute fidélité ne saurait détrôner. On aime entendre le bras se relever à la fin du disque, ces grésillements
qui, loin de dénaturer le morceau, lui apportent une atmosphère unique. On en trouve même qui transforme le son vintage en mp3, si ça c’est pas la classe ! Bref : la platine
vinyle, c’est l’objet que tout trendsetter se doit d’avoir dans son salon, sous peine de manquement fatal.