Green Hornet

Vous vous attendiez à ce que j’en rebalance une couche sur la Saint-Valentin ? Et bien non, je pense que vous en avez eu assez. Que vous ayez été chocolats-dîner romantique-fleurs,
plateau-télé ou sexe effréné, vous n’aurez plus à y penser avant 364 jours. C’est ça de moins pour vous encombrer la tête et vous pousser à suivre les moutons de la consommation.

A la place, petit retour sur un film sorti il y a déjà quelques semaines mais qui reste à l’affiche, contrairement aux attentes (et aux critiques, certaines venant même de chez Sony Pictures – ou
comment se tirer une balle dans le pied). Il s’agit du dernier Michel Gondry qui n’a rien d’un Michel Gondry. Sur fond de comics, le réalisateur nous surprend au détour du chemin avec des
explosions à ravir les fans de superproductions hollywoodiennes.


Green Hornet

Le pitch : héritier d’un empire des médias, Britt Reid découvre (un peu par hasard, beaucoup par caprice) les qualités inventives et martiales d’un employé de son père, Kato. Tous les deux, ils
décident de prendre d’assaut LA et de s’approprier la ville au grand dam de la pègre locale représentée par un requin au nom imprononçable, Chudonfsky, qui ne l’entend pas de cette oreille.

On aime la cliché de l’héritier rebelle qui veut sortir du lot et montrer qu’il est différent de son père (un peu un pourri sans cœur, le père, comme il se doit dans ce genre de fiction). On aime
aussi le talent du “partenaire” Kato, relégué au second rang alors qu’il est à la source du Frelon Vert qui n’existerait pas sans lui. On aime, enfin, et surtout, le second degré, sans lequel le
film serait un navet du genre, de ceux qu’on regrette d’avoir vus au ciné plutôt que d’attendre leur passage télé (il faut dire que la peine est souvent moindre avec un bon plateau-télé).

Michel Gondry a su s’approprier le personnage du Frelon Vert et le faire entrer dans son univers pourtant bien loin de celui d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Le décalage est évident et,
pour peu qu’on ne prenne pas le film trop au sérieux, le résultat est bluffant. Alors bien sûr, on pourra regretter l’imposition de la 3D, parfaitement inutile, les scènes téléphonées (mais
s’agissant de l’adaptation d’une série radiophonique, on pouvait difficilement sortir des lieux communs), les explosions à tout berzingue, à dix mille lieues des créations habituelles d’un Gondry
bientôt exposé au Centre Pompidou, mais, second degré toujours –
vous devriez essayer, c’est pas mal –, au final c’est une bonne surprise.

Verdict : la bonne surprise, c’est surtout de trouver Michel Gondry où on ne l’attendait pas. Et de redécouvrir le personnage du Frelon Vert, dont l’inséparable Kato fut incarné un temps
par Bruce Lee (si, si, mais c’était avant ma naissance, ça). De là à dire que c’est du grand cinéma… tout dépend de vos penchants cinématographiques. Une seule certitude : les amateurs de comics
y trouveront leur compte, à moins qu’ils n’aient espéré un ultime remake de Batman, auquel cas ils seront certainement déçus. Idem pour les fans de Gondry qui s’attendaient à du… Gondry…