Good Morning England

Mercredi dernier, séance de 22h, Montparnasse, je me retrouve dans une toute petite salle pour un film qui vient pourtant de
sortir. Good Morning England n’est à l’affiche que depuis quelques heures et on l’a pourtant relégué dans une salle pour films en fin de vie. C’est d’autant plus étonnant que, bien que
le film ne soit pas destiné à être un blockbuster, les extraits sont plutôt encourageants.
Le pitch: dans la Grande-Bretagne de la fin des années 60, des radios pirates diffusent du rock. L’une d’entre elles, Radio Rock, a élu domicile sur un bateau en pleine mer du Nord. A son bord
des DJs tous plus déjantés les uns que les autres, addicts à l’herbe et à l’alcool. Un beau matin, le filleul du maître à bord arrive, apparemment parce que sa mère pense qu’il s’assagira en mer
(il aurait trop fumé, trop bu). Commence alors pour lui la découverte d’un monde qui tourne autour du rock et des jolies fans qui montent à bord un samedi sur deux.Première certitude: la bande-son déménage. Un mélange de Kinks, Stones, Who, de guitares affolées et de slows langoureux annoncés par les voix sulfureuses de DJs stars. On y retrouve des
personnages hauts en couleurs, qui dédient leur vie au Dieu rock’n’roll: le Comte, véritable figure de proue d’une radio libre, toujours à la recherche de l’ultime provocation; le Dr. Dave, dont
l’embonpoint n’est pas un problème dans la course aux minettes en chaleur: Gavin, dont la voix fait trembler les auditrices; Midnight Mark, le beau brun ténébreux qui ne dit pas un mot mais les
tombe toutes; Thick Kevin, à l’intelligence… « à part »; Simon, le fleur bleue de l’équipe, à la recherche du grand amour; ou encore Bob, hippie flower power que personne ne voit jamais. Ne pas
oublier Quentin, capitaine de Radio Rock, un dandy élégant qui gère ce petit monde.

Evidemment, les clichés vont bon train, entre le jeune Carl, toujours puceau, que ses nouveaux amis vont vouloir aider, un ministre britannique very old school (brillamment interprété par Kenneth
Branagh) qui veut la mort des radios pirates, et les deux stars des ondes qui se tirent la bourre pour savoir qui des deux est une poule mouillée. Il y a une forte dose d’humour anglais dans ce
film, et, aussi surprenant que cela puisse paraître, le réalisateur a réussi un tour de force en s’éloignant définitivement de Love Actually ou 4 mariages et un enterrement.
L’univers dépeint est à l’image de l’époque Austin Powers, le réalisme en plus.

Verdict: le meilleur film que j’aie vu depuis bien longtemps. Le rythme est rapide, on ne s’ennuie pas (pourtant le film dure deux heures), l’humour fait trembler la salle. On rit du début à
la fin. Que dire de plus? Que les nostalgiques du rock s’y retrouveront, que la jeune génération va découvrir les bases d’une culture qui dure, que Good Morning England est vraiment
The Boat That Rocks!

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