Génération numérique : pas si différents que ça


Génération connectée
La
génération numérique, on lui en prête des caractéristiques diverses et variées : plus connectée, câblée 2.0 dès la naissance avec option
évolutive
au fil des années, dissipée, multitâche, avec des outils numériques greffés en série… Un article de Slate publié aujourd’hui y fait référence en réponse à Now You See It, un manifeste de
Cathy N. Davidson, professeur d’études interdisciplinaires (euh… quelqu’un pourrait m’éclairer ?).

Bref, pour vous résumer l’affaire, Cathy (on va faire court là aussi) pense que les jeunes sont l’avenir des vieux (jusque-là, a priori, pas d’inexactitude), mais elle pousse le
vice jusqu’à prétendre que les jeunes auront toujours une longueur d’avance et qu’un jour “les stagiaires superviseront leurs patrons” (cf. Slate). La génération web grandit avec le “tout à portée de main”, la technologie lui est
intuitive et il n’est pas question d’essayer de comprendre, ça nous prendrait trop de temps (à nous autres, vieux nés avant 1980). Après quelques recherches effectuées sur ce
tout nouvel instrument que je découvre à peine, grabataire que je suis, nommé Google, il apparaît que la Cathy en question
vénère une génération qui, de ses propres mots, la dépasserait largement et la propulserait volontiers en maison de retraite.

Mais alors, Cathy, que dirais-tu de toute cette génération précédente nourrie aux premiers jeux vidéo, adaptable à souhait, qui manie aussi bien le clavier qu’un
bon vieux stylo, sait encore tourner les pages d’un bouquin (un vrai, hein, avec de l’encre et du papier), et maîtrise la plupart des nouveaux jouets technologiques dont le mode d’utilisation
leur semble à peu près aussi naturel que de faire du vélo ?

Visiblement, cette génération étant née avant la date fatale – 1980, tout va bien – elle n’entre pas en ligne de compte. C’est pourtant bien elle qui a fait les premiers sites webs
sympas
sans même avoir suivi de formation(si mes souvenirs sont bons, j’ai mis en ligne mon premier site en 2000, voui, Madame !), qui a fait le succès des jeux électroniques
Nintendo (vous vous souvenez de ces petits écrans qu’on trimballait partout ? Les naufragés de l’île déserte, Snoopy, Donkey Kong…) et joué à la
Vectrex… Et oui, la Vectrex, moi, Madame, j’ai connu et je peux donc clamer haut et fort que je fus l’une des premières à avoir une vraie console de jeux à la
maison (et pas un Amstrad – quoique, je l’ai eu aussi).

Cette même génération, donc, se distingue entre accros aux nouvelles technologies et… euh… ben… les autres. Et prouve bien que ce n’est pas une question de génération. Car, même
si cela peut encore paraître incroyable, il y a encore des djeun’s aujourd’hui qui ne sont pas plus connectés qu’on ne l’était à leur âge via courrier (toute proportion gardée, bien évidemment).
Certes, Facebook a révolutionné les usages, et la lettre qui prenait jadis trois jours à arriver est ainsi délivrée en l’espace de quelques secondes à n’importe quel endroit de
la planète. Nouvelles technologies : 1 point. Ok… Mais moi aussi j’envoie des mails et j’utilise Facebook. Alors, quoi ? Elle est où la différence
transgénérationnelle
?

L’article de Slate fait référence à cette capacité de multitâcher (j’aurais bien aussi
inventé “multitasquer” pour un anglicisme plus approprié, quoiqu’il eût fallu que j’opte pour l’utilisation du ‘k’, ce que je n’avais pas envie de faire ce soir) que tout un
chacun aurait durant l’enfance et perdrait quelque part entre l’adolescence et l’âge adulte. Mouais, mouais, mouais. Ben alors je dois être sacrément immature, parce qu’à 34 ans
je peux écrire un article en écoutant la dernière mix tape de Magician, tout en réfléchissant à une stratégie pour un client et en évaluant à distance le contenu de mon frigo pour déterminer s’il va falloir que je passe ou non au
Daily Monop’ après le sport. Alors, je ne suis pas über-câblée 3.0, peut-être ?

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