Etes-vous quelqu’un de bien ?

En règle générale, quand je cherche une animation pour le travail (et oui, je cherche aussi des animations dans un cadre professionnel), c’est plutôt quelque chose de drôle, d’artistique,
ou les deux à la fois. Entre les créations Pixar et celles de l’Ecole des Gobelins, il y a de quoi faire. Mais parfois je tombe sur des choses plus… disons qui ont plus de sens.

C’est le cas de Global Warning Warming , un petit court qui ne manque pas de marquer les esprits. On y voit de pauvres bêtes qui, désespérées devant les catastrophes dues au
réchauffement climatique, finissent par se suicider, conscientes que de toute façon ce n’est qu’une question de temps.

Percutante, cette animation tire les larmes des yeux des plus sensibles (en témoigne la réaction de mes stagiaires – et la mienne !), mais surtout elle met en avant les choses sous un autre
angle. En donnant une âme aux animaux, en leur permettant de réfléchir sur leur sort, les réalisateurs de cette vidéo choc ont choisi de soulever un point qui dérange : alors même qu’ils ont la
capacité de réfléchir, de réaliser et de changer les choses, les humains ne bougent pas le petit doigt et poursuivent leur destruction méticuleuse d’une planète sans défense.

J’entends d’ici les critiques d’une poignée de doux-dingues persuadés que “le réchauffement climatique c’est juste pour nous faire peur” ou que “c’est encore un coup des industries pour nous
vendre quelque chose au final”, et ceux qui pensent que “de toute façon, on n’y peut rien à notre niveau, ce sont les grandes industries les responsables”. Oui… et la marmotte elle met le
chocolat dans le papier d’alu…

Pourtant, si on y regarde de plus près, c’est toujours, inexorablement, la même chose : rien qu’en France nous sommes plus de 65 millions. 65 millions de personnes qui trieraient leurs déchets,
feraient un peu plus de vélo, un peu moins de voiture, ne prendraient plus de sacs plastique au supermarché, éteindraient les lumières, la télé quand ils quittent une pièce ou tout simplement
débrancheraient les appareils électriques non utilisés, c’est certain : ça ne changerait rien. Si c’est ce que vous pensez, vous n’avez qu’à regarder cette vidéo comme une énième vision
catastrophiste et l’oublier dans la foulée.

Si le chiffre de 65 millions vous parle, que vous acceptez l’idée qu’un petit peu, plus un petit peu, plus un petit peu, ça commence à faire beaucoup, alors c’est qu’il commence à y avoir de
l’espoir. Parce que s’il est évident qu’une usine va déverser plus de déchets en une journée que votre petite personne en un an, qu’en est-il des déchets de 65 millions de personnes sur un an..?

On a beau dire “si nos élus faisaient…”, “si les grandes industries faisaient…”, ce sont les personnes lambda qui, au fil des jours, peuvent faire la différence. D’abord, parce que nos élus sont,
justement, nos élus et qu’on peut donc agir là-dessus. Ensuite, parce que les industries sont aussi dépendantes de leurs clients, et que leurs clients, au final, c’est nous.

Sans vouloir aller jusqu’à un monde de Bisounours à la vision “guimauvée”, ne pourrions-nous pas envisager de faire quelques efforts pas si contraignants que ça ? Quelle est la différence entre
mettre vos déchets dans une poubelle ou plusieurs ? Qu’est-ce que cela change pour vous d’éteindre la lumière quand vous n’êtes pas dans une pièce, de débrancher le chargeur de votre téléphone
lorsqu’il est chargé, ou de ne pas laisser couler l’eau quand vous vous brossez les dents ? La réponse est simple : rien, absolument RIEN !

Alors que les écolos extrémistes prônent l’éradication des bains, de la voiture et du chauffage, pourquoi ne pas se contenter de faire, tous, quelques petits gestes qui pourraient faire
du bien à la planète. Parce que si aujourd’hui on est heureux d’avoir un peu moins froid l’hiver, peut-être que nos enfants et petits-enfants auront, eux, envie de connaître la neige et de voir
des ours polaires ailleurs que dans des livres ou sur le web… Ca s’appelle juste être quelqu’un de bien… Et vous, êtes-vous quelqu’un de bien..?

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