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Encore une histoire d'emplacement livraison : ma folle fin de soirée

Vendredi dernier, je me suis décidée à passer une folle soirée, enchaînant les sorties et les styles. Mais les folles soirées ne se
terminent pas toujours comme elles ont commencé et peuvent réserver de mauvaises surprises. Je n’irai pas jusqu’à accuser la Préfecture de Police de chercher à saper les sorties parisiennes, mais
ce n’est pas loin, parce que, c’est vrai, elle avait drôlement bien commencé ma soirée…

Vendredi 16 avril: les Dood passent au Réservoir. Les Dood, c’est un groupe de funk absolument démentiel. Parce qu’ils ont le groove, parce qu’ils ont une présence incroyable sur scène, parce
qu’avec eux on ne s’ennuie pas, parce qu’ils mettent une ambiance de folie où qu’ils jouent. Direction le Réservoir, quartier ingarable au possible, mais j’avais la foi. Coup de bol: une place de
livraison abandonnée au milieu d’une rue aussi vide que promesses de notre président. Je me gare et file profiter du concert. Au retour, je récupère ma petite voiture direction Régine pour
l’anniversaire d’un ami.

Ah, le quartier des Champs-Elysées le vendredi soir. La foule pressée sur les trottoirs depuis l’interdiction de fumer dans les clubs (YEEEESSSS!!!!), les embouteillages et la chasse à LA place
pour se garer et aller danser quelques heures. Re-coup de bol: une livraison à deux pas de chez Régine (il y a des jours, comme ça…).

Ce n’est qu’en sortant que j’ai commencé à percevoir le mauvais côté d’une si bonne soirée. J’arrive à l’angle de la rue et qu’y a-t-il à la place de ma voiture? Un trou. Un trou béant entre la
Smart et le scooter qui l’encadraient. C’est alors que je remarque le bazar inhabituel de la rue de Ponthieu: au méli-mélo de clubbeurs discutant en pleine rue s’ajoute l’activité ininterrompue
des camions de la fourrière.

Ma voiture a donc fait partie des heureuses élues à l’enlèvement demandé de rigueur le week-end rue de Ponthieu. Car il faut le savoir: chaque vendredi et chaque samedi, inlassablement, à partir
de 2 heures du matin, les forces de l’ordre s’agitent et glissent papillons et stickers de demande d’enlèvement sur les voitures garées sur les emplacements livraison, et celles-là seules.

Je traduis pour ceux qui n’auraient pas bien compris: UNIQUEMENT les véhicules garés sur les emplacements livraison, à l’exception des potes des charmantes contractuelles de sortie. Oui, parce
que:
1. la Smart, déjà garée devant moi à mon arrivée, n’a pas reçu son joli sticker et n’a donc pas été emmenée, alors qu’elle était elle aussi sur une livraison, et qui plus est en bout de rue, donc
plus facile à prendre;
2. les voitures garées à l’arrache en angle ou sur les passages cloutés, voire sur le mauvais côté de la rue, avaient été épargnées.

Vous imaginez bien mon humeur et le vocabulaire que j’ai pu utiliser concernant ces enfoirés de biiiiiiiip, biiiiiiiip, biiiiiiiiiip qui s’amusent à foutre en l’air la soirée de gens qui sortent
pour se changer les idées après une dure semaine de labeur. Parce que sachant que les livraisons sont interdites entre 22h et 6h, et que de toute façon, tous les commerces sont fermés,
j’aimerais bien savoir qui je dérangeais, moi, sur ma place de livraison, sans dépasser ni sur une place réservée aux handicapés, ni sur les clous, ni sur quoi que ce soit.

C’est alors que le gentil monsieur sur qui j’ai passé mes nerfs en expliquant que « comment je fais, moi, pour rentrer, vu que mes clés de maison sont dans la voiture et que ma fortune se monte à
10 euros, comment je fais, hein, pour aller jusqu’à la porte de Saint-Ouen? » m’a dit que c’était lui le chef des enfoirés (aïe, la boulette!) et qu’un de ses gars pouvait nous emmener mon
partenaire de galère (qui lui avait sa carte de crédit, ouf!), jusqu’à la fourrière. Et c’est là qu’il m’a aussi expliqué que les enfoirés ne font que prendre les voitures marquées par la police
(les trois poufs, là-bas, qui n’ont tellement rien à faire le vendredi qu’elles remplissent les quotas).

Parce que quotas il y a..! Et non, ce n’est pas une légende… Donc, pour atteindre l’objectif, rien n’est laissé de côté, et ce sont les hauts lieux de la vie nocturne qui sont visés. Donc,
bientôt, personne ne sortira plus dans le 8ème, de peur de finir la soirée porte de Saint-Ouen, et c’est tout un secteur d’activité qui sera en péril. Si, si!!! Moi je vous le dis. Mais ce n’est
pas grave, parce qu’à 172 euros la soirée (fourrière: 137 euros, + l’amende à 35 euros), plus le taxi, il vaut mieux rester chez soi ou aller dans des quartiers moins touchés, chez les « pauvres ».
Qui a dit que le clubbing était universel?

J’ai fait le calcul, et à ce prix-là, je fais une méga fête à la maison, avec tous mes amis, champagne, foie gras et saumon fumé pour tout le monde. Et si on se met à trois-quatre,
on peut limite se louer un bar. C’set un concept à lancer: se poster à la sortie de la fourrière, récupérer les contacts des malheureux qui se souviendront de leur soirée et leur proposer de
cotiser, dès la semaine prochaine, pour organiser des contre-soirées dans des lieux préservés d’une volaille un peu trop zélée. Comment ça je deviens insultante? Faites vos
comptes…

PS: un grand merci aux « chef des enfoirés » et à notre chauffeur improvisé qui nous ont économisé le taxi…
PPS: on a quand même eu un sacré fou-rire dans le camion au retour, à se prendre en photo pour prouver qu’on y était. Mieux vaut en rire qu’en pleurer 😉

4 thoughts on “Encore une histoire d'emplacement livraison : ma folle fin de soirée

  1. On a les moyens ou on ne les a pas … quand on ne les a pas, il vaut mieux se garer comme il faut pour être tranquille … change ton « FUCK THE POLICE » par un « FUCK LES CONS » qui serait plus
    approprié