Chronique d’une dépression hors saison


Dépression hors saison
A dire vrai, même l’iPhone a peur de me donner les tendances météo des prochains jours : elles sont si mauvaises qu’il refuse tout bonnement de se mettre à jour sur
Paris. Demandez-lui Rome, là, tout va bien, mais Paris, non : mise à jour impossible. Il faut dire qu’il doit craindre de passer (au choix) par la fenêtre / à la poubelle / sous un camion, dans
un geste d’ultime désespoir de ma part. Ou comment ne pas accepter l’inacceptable

Nous sommes donc le 19 juin, il fait moins de 20°C et dans deux jours ce sera l’été. Welcome to another dimension. L’année où l’été a disparu… Ca pourrait être le titre d’un
roman. Tiens, puisqu’on peut dire adieu aux apéros en terrasse, je m’en vais l’écrire, ça occupera sainement mes soirées pluvieuses…

Un temps à ne pas mettre un ouistiti dehors. D’ailleurs, les ouistitis ne s’y sont pas trompés : vous en voyez beaucoup dans les rues, vous ? Non, c’est bien ce que je pensais. En revanche, des
gens gris, tristes, qui font la gueule rapport au temps maussade (et oui : on s’adapte), ça il y en a à foison. Tout ça va réjouir l’industrie pharmaceutique : je suis certaine que les
ventes d’antidépresseurs ont largement augmenté depuis trois mois
.

A vrai dire, même les shoppeuses les plus assidues semblent avoir jeté l’éponge. Les boutiques sont vides, et les soldes s’annoncent sous les meilleurs auspices : cette fois-ci, il restera de
tout, dans toutes les tailles, dans toutes les couleurs. Ca va brader sévère dans les chaumières (euh, enfin dans les magasins, mais ça rimait moins bien).

Du coup, le programme de la fête de la musique risque d’être légèrement perturbé. Out les balades dans les rues au gré des cacophonies ambiantes, bonjour le bar de quartier
toutes fenêtres fermées ou le coin de cheminée (vraiment, j’exagère..?). Imaginez tous ces groupes qui vont se donner un mal de chien, qui ont répété toute l’année et qui vont se retrouver à
jouer devant tante Clothilde et cousin Valérien. Pas gai, tout ça.

Nous voilà donc doomed (l’expression anglophone est tellement plus parlante que notre “condamnés”) à ruminer sous la pluie, à broyer du noir sous les nuages (de même couleur) et à ne pouvoir que
se réjouir à l’avance des vacances qui approchent. Ah, vous ne partez pas ? Condoléances

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