Touche pas à mon sex shop !

La semaine dernière, l’AFP annonçait une nouvelle croisade : les associations catholiques partent à l’assaut des sex shops
parisiens
. Non pas ceux de Pigalle ou de la rue Saint-Denis (ces derniers étant déjà bien mal en point suite à l’opération de “nettoyage” du quartier
par les promoteurs immobiliers et autres agents proposant aux gérants de sex shops des sommes confortables pour quitter un quartier de moins en moins lucratif pour eux), mais
ceux où se rendent les fashionistas en mal de rabbit.


1969
L’objet de la fureur de ces associations de
faux-cul bien-pensants ? 1969, un love shop tendance où trouver huiles de massages et autres accessoires de jeux pour deux (ou
trois, ou quatre, c’est selon vos goûts). Motif invoqué : la boutique à la devanture sage (une pub pour un parfum serait plus équivoque) se trouve à quelques pas d’une école et en face de la
chapelle Saint-Merri.

Alors qu’on m’accusait encore dernièrement (enfin, pas moi directement, juste l’ensemble des êtres humains) de porter en moi le péché originel, il me faut réagir à ce qui se passe aujourd’hui.
Bonjour, nous sommes en 2011 ! Le sexe n’est pas un péché mortel (il suffit de voir le taux de reproduction des êtres humains depuis un peu plus de deux mille ans : si c’était un
péché mortel, nous ne serions pas plus de 6 milliards), et le pratiquer en solo, en duo ou en trio, avec des jouets en vente depuis des décennies sur les catalogues de VPC (qui a jamais cru au
‘”masseur pour visage”, celui-là même qui a la forme d’un godemichet ?) n’est pas non plus un scandale.

Alors non, je n’ai pas honte d’entrer chez 1969, encore moins d’y faire des emplettes, et je suis positivement OU-TREE qu’en 2011 des extrémistes catholiques
décident de d’em… le monde avec leur morale à deux balles. Sans juger leurs croyances, je les leur laisse. Je suis contre la chasse, pourtant je pars pas en guerre contre les magasins d’articles
de chasse. Dans la même veine, je ne conçois pas qu’on puisse encore croire à la vierge tombée enceinte par l’opération du Saint-Esprit, pour autant  je ne fais pas le pied de grue devant
les boutiques de bondieuseries pour expliquer aux fervents catholiques qu’ils se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au coude et ferait mieux de se fourrer autre chose ailleurs (ouh ! comme je
vais m’attirer les foudres de certains) : ça les ferait réfléchir à tête reposée plutôt que de vivre dans la culpabilité permanente.


1969 inside
Non, mais sans rire ! On
va aussi nous interdire le port de la mini (finalement, instaurons la burka pour toutes), les talons hauts (option fille de joie), le maquillage (connotation
séduction intolérable), les magazines porno (pour certains enfants le seul moyen d’avoir accès à un semblant d’éducation sexuelle étant donné que leurs parents
ne font ça que dans le noir et uniquement pour procréer, alors en parler, vous n’y pensez pas !), les clubs de strip-tease (où je suis pourtant certaine d’avoir croisé des
messieurs bien éduqués) et les films érotiques / porno (dont mon père m’a dit un jour que, bien faits, ils pouvaient être très instructifs). Et puis pourquoi pas interdire aussi
la fellation, la sodomie, l’amour à trois, l’homosexualité..?

Bref, traîner la boutique 1969 en justice est une hérésie, le symbole d’un retour en arrière et de l’incapacité de certaines religions de s’accommoder  du plaisir que Dieu
(et oui !) nous a accordé. Il serait peut-être temps que les religieux s’occupent un peu plus de leur vie privée et un peu moins de celle des autres. Après tout, même sans
rabbit, il nous reste les concombres ! (non, là, je rigole, n’essayez pas : c’est plein de pesticides
Clignement d'œil
) Et puis… les sex-toys, c’est quand même moins grave que la pédophilie, non ?
(ouh la la ! ce que je vais me prendre ! – et non, pas comme vous le pensez, espèce d’obsédés !)