Minuit à Paris


Minuit à Paris
Le dernier Woody
Allen est une petite bombe de poésie, de surréalisme, un univers parallèle dans le monde du cinéma actuel. Ce n’est pas étonnant que la foule se presse dans les salles (trop rares) qui la
passent. Un samedi soir sur la terre, UGC Danton (cela a son importance pour celles et ceux qui iront voir ou ont vu le film), la file d’attente fait le tour du pâté de maison. Les gens attendent
(ça fait toujours bien une longue file d’attente) avant d’aller s’installer en salle Prestige pour la dernière création du maître intello new yorkais.

Le pitch : Gil écrit des scenarii pour Hollywood. Il gagne bien sa vie, est sur le point d ‘épouser une casse-pieds de première, superficielle blonde californienne aux parents
envahissants. Mais voilà : Gil et sa fiancée sont à Paris, ville qui le fascine et lui donne des velléités d’écriture. Car oui, Gil aimerait terminer son roman, abandonner Beverly Hills et Malibu
et s’installer dans le Paris des années 20, son rêve… Un soir, alors que sa moitié file danser avec un pédant de première, il décide de rentrer à pied, se perd et… un autre monde s’ouvre à lui
quand une vieille Peugeot l’embarque pour une autre époque.

Woody Allen signe là un petit bijou. Loin des Match Point (que j’ai détesté) et autres Vicky Cristina Barcelona, il part ici dans une rêverie éveillée, et nous entraîne dans un voyage dans le
temps où on croise Fitzgerald, Hemingway, Cole Porter, mais aussi Gertrude Stein, Picasso, Dali ou encore Man Ray et Bunuel…Les douze coups de minuit qui résonnent  représentent un chemin de
traverse que Gil n’hésite pas à emprunter pour échapper à sa réalité.

Alors que le génie n’apparaît pas sur l’écran, il est omniprésent. Owen Wilson, qu’on attend plutôt dans un registre de comédie, joue Woody Allen : il emprunte ses intonations, ses hésitations,
sa gestuelle… Un coup de maître. Les autres acteurs, les actrices elles-mêmes (au temps pour Marion et Carla) s’effacent devant le charisme d’Owen Wilson, tout à tour charmant, charmeur, naïf…

Le verdict : à voir ! A VOIR !!! Certainement l’un des meilleurs films de Woody Allen, en décalage complet avec son cynisme habituel. Et, pour les amoureux de Paris, une ode à la ville
lumière. Nul doute que vous aurez envie de suivre les pas de Gil.