Le premier de l'année

Et certainement pas le dernier, malheureusement. Voici donc mon premier coup de gueule, celui d’une trend-setteuse
tendance écolo qui s’énerve quand elle a l’impression qu’on la prend pour une c… Toutes ces belles paroles et soi-disant résolutions du gouvernement et des villes censées aider à protéger
l’environnement, ou tout au moins à ne pas trop l’abîmer, et voilà que la dure réalité me tombe dessus: je peux toujours trier, ça ne sert à rien.
Samedi 5 janvier, petit tour dans les rues de la capitale. Ok, je suis en voiture, mais il fait froid, je sors tout juste d’une grippe qui m’a clouée au lit pendant trois
jours, et ce n’est pas comme si je n’avais pas traversé Paris. Devant moi, un camion-poubelles. Jusque-là, rien de bien original, c’est même plutôt bon signe qu’on ne laisse pas pourrir nos
déchets tout le week-end. En revanche, je comprends moins bien le coup de voir disparaître tour à tour le contenu des poubelles à couvercle vert et de celles à couvercle jaune, pêle-mêle, dans le
camion. Ainsi, nous avons beau faire le tri à la maison, il ne s’agirait que de se donner bonne conscience?
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Jusqu’à nouvel ordre, les camions ne sont pas équipés de deux compartiments séparés, et puis, de toute façon, les couvercles jaunes et verts s’en vont sans aucun ordre de chaque côté de la benne.
Alors quoi? Est-ce une vaste fumisterie, l’invention du tri sélectif à la source? Et l’individu qui me proposait de créer des postes de trieurs dans les déchetteries aurait-il donc raison? Par
quel hasard douteux les éboueurs se sont-ils mélangé les pinceaux. Peut-être ne se sont-ils pas encore remis du réveillon? Peut-être ont-ils besoin de lunettes? Peut-être le jaune et le vert sont
des couleurs trop proches l’une de l’autre pour permettre de faire la différence? Ou peut-être l’arrivée de 2008 a-t-elle sonné le glas du tri sélectif sans que personne ne nous ait
prévenus…

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De toute façon, il suffit de voir avec quelle logique et détermination on nous a poussés à devenir écolos. Un petite geste pour la communauté, un grand geste pour l’environnement… Sauf que
l’écolo n’est tendance que depuis que les people en ont fait leur cheval de bataille, et que la forme vaut visiblement toujours mieux que le fond. On assiste donc à des incohérences: il faut
mettre les paquets de lessive dans la poubelle jaune, mais pas les pots de yaourts, trop petits pour être recyclés. Question: à partir de quelle taille un emballage peut-il être recyclé? D’une
commune à l’autre, les règles changent, comme si chacune avait un écosystème demandant des mesures différentes? Pourquoi mon immeuble ne dispose-t-il pas de poubelles pour le papier alors que le
voisin en a?

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L’idée serait donc bien de créer ses propres règles et de lutter à son échelle plutôt que de participer à un effort commun. Adopter des vers pour composter ses déchets, recycler canettes,
emballages et autres bouteilles en mobilier écolo (et quand on aura fini d’envahir son appart, attaquer ceux des amis), cultiver ses légumes sur un coin de balcon et faire ses soupes à domicile
pour éviter les briques des grandes surfaces… Mais le plus simple ne serait-il pas de demander des comptes à la ville (mais si, c’est possible), et noter les services publics, de même que les
ministres reçoivent désormais un bulletin scolaire du proviseur? Parce que moi, le tri, je le fais, mais voir que les poubelles finissent toutes au même endroit, ça me fout hors de
moi!

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