Learning tango

Ah, le tango ! Une danse pour le moins sensuelle, où les hommes sont de vrais hommes et les femmes de vraies femmes. L’homme dirige, la femme suit. Ca ne serait
pas un peu macho, ça, par hasard..?

Passons…

Question : comment une trendsetteuse finit-elle dans un cours de tango ? Réponse : après avoir suivi un cours de zumba. Rien à voir ? Pourtant si : il aura suffi d’un morceau du
Gotan Project et de quelques pas pour me décider. Et moins de 48 heures pour faire mes premiers pas. A moi la salida, los ochos, les tours, les ronds de jambes…

Sur le papier (l’écran ?), ça fait joli, surtout quand on a regardé quelques vidéos. Mais dans la réalité, on redescend vite sur terre. Pourquoi ? Et bien d’abord parce que non, il n’y a pas que
des filles, et non, il n’y a pas que des vieux. Mais quelques-uns quand même. Alors quand vous venez seule (c’est fou, tous ces couples qui se lancent dans l’aventure !), vous ne choisissez pas
votre partenaire et… n’en trouvez pas toujours un à votre taille !

Parce que moi, avec mes talons, je culmine à plus d’1,80m… Et que les français ne sont pas les suédois (comprenez : la moyenne nationale fait quelque chose comme 1,72m, si je ne
m’abuse). Donc je toise, pas le choix. Mais là où ça se corse, c’est quand je me retrouve face à un monsieur d’âge mûr qui, plutôt que de suivre les directives du prof (abrazo
largo, c’est-à-dire pas collé-serré), se la joue “je vais plus loin que le niveau du cours” (alors qu’il n’en a qu’un d’avance sur moi) en voulant faire comme Richard Gere (à qui
il ne ressemble pas, mais alors pas du tout…) en se collant, et en prime ne sait pas guider (heureusement que je connais les enchaînements). De l’extérieur, ça doit être assez fun à voir !

Ce n’est pas que je n’ai pas tenté de convaincre des beaux gosses de mon entourage (je ne sais pas pour vous, mais moi le tango m’évoque plutôt Antonio
Banderas
que Joe Pesci). J’ai mis un statut Facebook équivoque : “cherche partenaire pour cours de tango”. J’en ai
remise une couche avec un commentaire sur mon statut, puis par un email à certains dont je pensais qu’ils pourraient apprécier. Nada ! Seul l’un d’eux m’a proposé de le recontacter si je prends
des cours de rock. So classique..!

Les hommes d’aujourd’hui seraient-ils donc devenus des mâles suiveurs ? De ceux qui ne tentent rien d’original, au risque de na pas être compris par le reste de la communauté ?
Parce que c’est vrai, quand je dis “tango”, on me regarde différemment qu’avec “zumba”. La zumba, c’est in, on en parle dans les magazines,
limite il FAUT en faire. Alors que le tango… Une danse de salon, vous n’y pensez pas, ma bonne dame !

Je me fais donc une raison, et m’en vais retrouver mes partenaires miniatures, avant, peut-être, d’en trouver de nouveaux à la milonga