La Saint-Valentin : l’amour ça fait vendre…

Je vous en parlais il y a peu, la Saint-Valentin et ses offres démultipliées avec le but
avoué de vous faire dépenser plus. D’ailleurs, on pourrait presque dire “aimer plus pour dépenser plus”… Bref, mon petit billet a vraisemblablement plu puisqu’il a fait littéralement exploser les
stats de ce blog sur les derniers jours. Plus que celui sur les réseaux sociaux et les relations sexuelles, c’est vous dire si l’amûûûr prend le pas sur le cul !


Faites l'amour, pas les magasins

Et bien entendu, la Saint-Valentin fait – illusoirement, vous allez comprendre – la part belle au rêve de conte de fées qu’on nous sert depuis l’enfance.

A tous les coins de rue, des affiches dégoulinantes de petits cœurs, en rose, en rouge, avec des slogans invitant à s’intéresser à ce qui pourrait – matériellement, s’entend – faire plaisir à
l’être aimé. On ne repassera pas sur l’exclusion de fait de tous les célibataires qui ne voient là  qu’un coup de plus porté à leur statut.

Non, ce qui est marquant, c’est cette profusion d’incitation à la débauche amoureuse, entre sites de rencontres par affinités qui clament leurs résultats (j’en reparlerai dans un autre article,
mais… quelle arnaque !!!) – comme si on pouvait trouver l’âme sœur en quelques clics à trois jours de la date fatale –, sex shops trendy – à ne pas confondre avec les glauques échoppes à
touristes de Pigalle – qui mettent en avant bougies gourmandes et accessoires érotiques à partager en duo, et tous les magasins “normaux” qui profitent de l’occasion pour tenter d’écouler leurs
stocks alors que la tendance est à la baisse de la consommation (surtout en after-soldes).

Passons…

Le mot d’ordre est donc lancé : halte au sexe récréationnel, place à l’Amour avec un grand A (et un grand M, et un grand O…). C’est connu : le manque d’argent fait pousser les bébés. Et le manque
de stabilité professionnelle les couples de réconfort. Késako ? Ce sont ces couples qui se forment, envers et contre tout, histoire de se rassurer et de se dire qu’au moins, de ce côté-là, ils
sont dans le positif…

Pas très optimiste ? Peut-être, mais le fait est que ce sont ces mêmes couples qui foncent tête baissée dans le magma des consommateurs de Saint-Valentin, chocolats, parfums et bijoux de
pacotille en tête. L’amour, c’est le grand défi de l’époque :  trouver sa moitié, faire de beaux enfants et participer à la fête collective pour éviter de faire partie des parias de l’amour,
de ces célibattants et célibattantes (tiens, le correcteur d’orthographe ne réagit pas sur ces termes, preuve qu’ils sont entrés dans le vocabulaire commun) dont on commence à décrier le style de
vie (peuvent pas être heureux en multipliant les histoires de cul, voyons… Le sexe c’est utile, pas futile !).

De là découlent des comportements à haut risque de mémérisation et pépérisation anticipée (là, le correcteur d’orthographe crie au scandale). Des couples qui achètent à deux, font compte commun
et s’épient par relevés interposés. Quel glam’ ! Toujours est-il que ça marche, en témoignent les nombreuses émissions de télé-réalité qui font le bonheur de chaînes où la pub vient surenchérir.
Et oui, là où les contes de fées se sont modernisés, notre société fait dans le gnangnan, l’eau de rose à s’y noyer et l’anti-romanesque nauséabond.

Je lance donc un appel aux amoureux de l’excès, ceux-là mêmes à qui on ne la fait pas à coups de petits cœurs et de fausses déclarations fleurant le bon sentiment : faites l’amour, pas
les boutiques ! (mais si un charmant jeune homme tient à m’offrir des fleurs, je ne dis pas non)

PS :  je tiens à préciser que ma phrase de fin a été trouvée avant l’affiche
Clignement d'œil