Il était une fois…

De mémoire d’afficionada de dessins animés Disney, on n’avait jamais vu ça. Mercredi dernier, jour de la sortie française de
Il était une fois, dans un grand cinéma de la plus belle avenue du monde, ce n’était pas des gamins qui remplissaient la salle, mais bien des trentenaires venus se changer les idées.
L’avènement du Disney pour adultes?

1024x768-wallpaper-2.jpg

Le pitch: la belle Giselle, qui vient de rencontrer son prince charmant, est envoyée dans le monde réel par sa future belle-mère qui refuse de laisser son trône. Aventures et mésaventures d’une
princesse de contes de fées dans la vraie vie: bonjour la cata et les loupés.

Ok, dit comme ça, ça peut laisser penser que ce film est une niaiserie supplémentaire et qu’on aurait mieux fait de rentrer chez nous regarder… regarder quoi, d’ailleurs..? Et pourtant, quand
les lumières se sont rallumées, une grand majorité de ce public a priori adulte a applaudit. Reste que je trouve cette pratique ridicule: on applaudit au théâtre, mais pas au cinéma.
réveillez-vous: c’était de la 2D, des images, pas de vraies personnes. A la limite, amusez-vous à ce petit jeu lorsque vous assistez à une avant-première où les acteurs sont présents, mais là…
C’est comme de sauter sur le premier Père Noël venu au coin d’une rue pour lui demander de déposer la dernière Porsche dans vos souliers le 24 (perso, je suis plus Mercedes, mais chacun ses
goûts).

Alors comment expliquer un tel succès? Tout simplement parce qu’il s’agit là d’un conte de fée moderne. Explication: la douce Gisèle, fiancée au prince charmant, rencontre au détour d’une rue le
beau Robert, avocat spécialisé dans les procédures de divorce, père d’une adorable bambine qui, évidemment, n’aime pas sa future belle-mère mais rêve de rencontrer une vraie princesse (vous
suivez toujours?). Normalement, à partir de là, tout le monde a compris comment l’histoire se termine. Et ce pour une bonne et simple raison: on en rêve toutes (et les hommes aussi, mais eux ne
l’avoueront jamlais, à moins d’être gay).

Parce que la jolie princesse, destinée à épouser le prince Edward, va immmanquablement tomber amoureuse de Robert, lequel va craquer pour elle au grand bonheur de sa fille. Et le prince et la
fiancée délaissée dans tous ça? Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants! Quant à la méchante belle-mère, elle disparaît (j’en connais des qui ne seraient pas contre cette idée…).

800x600-wallpaper-1.jpg

C’est l’archétype des relations actuelles, où la fidélité laisse la place à une rencontre aussi improbable qu’impossible. Et pourtant on persiste à y croire. C’est pour ça que mes compagnons de
séance ont passé un si bon moment qu’ils ont jugé pertinent d’applaudir: ils n’applaudissaient pas tant pour la performance, ni pour les acteurs (même si le beau Patrick Dempsey est vraiment
VRAIMENT craquant), mais bien parce qu’ils se félicitaient inconsciemment d’être les héros de leur propres vies, les princes et princesses modernes qui ne suivent pas un destin tout tracé et
s’émerveillent encore d’un coup de foudre qui les mettra inévitablement dans la m… un jour ou l’autre.

Je ne peux donc conclure qu’en adressant une prière aux studios Disney: continuez à  nous pondre des conte de fées pour adultes, faites-nous rêver malgré le politiquement correct de
rigueur chez vous,  prouvez-nous que nous pouvons garder une certaine part d’imagination et de rêve, celle qui nous permet de nous dire « et finalement, pourquoi
pas..? »