Créer des embouteillages pour le plaisir


Rue de Rivoli
Mercredi 25 mai, je
suis à vélo (dès qu’il fait beau, moi, vous savez, je devient sportive) et je rentre du bureau en me disant “super ! je vais même être à l’heure à mon rendez-vous “. Que nenni ! C’était sans
compter sur le foutoir de la rue de Rivoli. Et oui : e-G8, oblige, les parisiens n’ont qu’à prendre patience en s’agglutinant les uns aux autres comme des mouches à miel.

Mais, me direz-vous, les vélos, ça passe partout.

Exact. La plupart du temps. Sauf quand on bloque les pistes cyclables. Rue de Rivoli, ce qu’il y a de bien quand on pédale, c’est qu’on a une petite portion de route bien à soi. Il y a parfois
des piétons qui s’y égarent, mais dans l’ensemble, ça se passe plutôt bien. Mais là : non seulement la moitié de la rue était bloquée par des voitures officielles (pourtant, le chauffeur peut
bien aller se garer plus loin en attendant que son client ne sorte, non ?) obligeant les voitures des “gens du peuple” à se pousser pour tenter une incursion salvatrice (entendez “qui les fera
sortir de ce merdier”), mais en plus les cyclistes,s devaient se joindre à cette foire à la pagaille.

Alors on résume : on nous dit de circuler à vélo – c’est plus écolo et meilleur pour la santé –, qu’on va privilégier la circulation desdits vélos – avec des pistes cyclables, notamment – et dès
qu’il y a rassemblement on les jette dans la fosse aux lions (sans déconner, vous savez ce que ça donne des automobilistes coincés en fin de journée, non ? Des animaux furax qui s’acharnent sur
les autres. Alors imaginez le pauvre cycliste perdu au milieu de tout ça).

Pas droit de monter sur les trottoirs, pistes cyclables réquisitionnées (on pourrait m’expliquer en quoi les vélos qui passent représentent plus un danger que les piétons sur le trottoir ? Non,
parce que si je peux avoir une kalachnikov sur mon vélo, un piéton peut l’avoir dans son sac, et je peux vous assurer qu’il la cachera mieux et sera plus efficace que moi avec – suis pas
acrobate)… euh… c’est ce qu’on appelle une politique en faveur des cyclistes, ça !