Club revival

La réouverture d’un club est toujours un événement à part. Comme si on repartait en arrière, si on traversait les décennies dans un
« Back to the future » version real life. C’est ce qui m’est arrivé la semaine denrière avec la réouverture du mythique Club des Saints-Pères à Saint-Germain. Comment ça, vous ne connaissez pas???
Séance de rattrapage.



Le Club des Saints-Pères, mon gentil papa y allait dans sa jeunesse. Et ce n’est pas peu dire puisque mon gentil papa a bientôt 72 ans. Le Club des Saints-Pères, c’est un club d’une autre époque,
le Saint-Germain de Sagan, la bande du drugstore, mai 68… Je m’égare… Bref, le Club des Saints-Pères, c’est une véritable institution à la Castel, un club très rive gauche comme on n’en fait
plus depuis la disparition de Régine (et oui: Régine a investi le boulevard Saint-Germain, à une époque, elle aussi…).

Je dois tout de même admettre que les choses ont quelque peu changé, fort heureusement. Parce qu’en grattant un peu, le Club des Saints-Pères a beau être mythique, ce n’était pas non plus le must.
Et ça je le tiens de deux personnes différentes. Pour mon père, les filles n’étaient pas suffisamment jolies et manquaient un peu de classe. Pour ma mère, se faire coincer dans les toilettes où on
s’envoyait joyeusement en l’air, l’expérience n’a pas été concluante.

Je vous rassure: le Club des Saints-Pères nouveau n’a rien à voir avec ça. Enfin… j’émets des réserves concernant les folles étreintes dans les toilettes vu que je n’y ai pas mis les pieds.
Passons… Pour ma part, je retiendrai surtout la musique (encore et toujours la musique), le lieu (juste assez kitsch) et l’ambiance. Il était temps de se libérer de l’emprise de la rive droite et
de ses clubs soi-disant chic, à tendance « on laisse entrer n’importe qui pourvu que les bouteilles finissent sur leur table ». Bref, le bling-bling agressif d’une clientèle pseudo-classe, no thank
you.

Cette première expérience aux Saints-Pères, contrairement à celle de ma maman chérie, aura été positive. Reste à espérer que le bouche à oreille fasse son oeuvre et que les noctambules
élisent domicile dans ce quartier à taille humaine. Un verre à la Palette, et hop, juste quelques pas pour danser. Les nostalgiques pourront même faire un pèlerinage rue de Verneuil et se
recueillir devant l’hôtel particulier de Gainsbourg. Saint-Germain revit, Saint-Germain is back and les folles nuits parisiennes avec!