Carine Brancowitz, un sacré coup de bic!

Les amateurs d’art contemporain vont aimer. Carine Brancowitz, les lectrices de Dazed & Confused, Vogue, Elle ou encore Madame Figaro la reconnaîtront grâce à ce trait hors normes. Son arme
fétiche? Un bic, le même que celui qu’on avait à l’école pour souligner les mots importants ou que celui de la prof qui barrait d’un grand trait rouge nos inévitables fautes. Ce bic (et des
feutres, des crayons de couleurs…), Carine l’utilise pour tirer le portrait de ses amis (la pochette de Ritournelle de Sébastien Tellier, c’est elle) et pour croquer des jeunes gens
d’aujourd’hui.

 

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Ce qui frappe, dans les illustrations de Carine Brancowitz, c’est le détail. Le détail qui a toute son importance. Chaque trait semble pensé, réfléchi, pour arriver à une perfection de la
représentation surprenante. Les reflets de la Vespa de Ciao Papa (ci-dessus) sont d’un réalisme fulgurant. Inutile de chercher l’erreur, il n’y en a pas. Vu de près, le travail est d’une
précision inouïe, le trait toujours droit alors qu’une main malhabile aurait tendance à esquisser des arcs de cercle. De même, les imprimés qu’elle imagine pour les tenues de ses personnages
naissent d’une foultitude de petits traits destinés à donner du mouvement, de la profondeur.

 

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Si les détails ont leur importance, c’est pour mieux mettre l’accent sur l’important, qui n’est pas toujours le plus travaillé. Les cheveux bleus attirent le regard comme un éclair, détournant le
spectateur des détails qui entourent le personnage pour se focaliser sur lui. Et pourtant les visages sont épurés, comme si les contours se suffisaient à eux-mêmes pour représenter ces garçons et
filles à la mode.

 

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Car l’oeil de Carine Brancowitz capte l’essence d’une époque à travers une génération nostalgique d’un avant qu’elle ne connaît qu’indirectement. Les références sont celles d’une Françoise Hardy
qui conte les garçons et les filles de son âge, les rollers girls sont fans de Blondie comme elles auraient pu l’être d’une Lady Gaga. Mais non, ces jeunes sont en correspondance temporelle.

 

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Telle un témoin du monde qui l’entoure, Carine Brancowitz est un OANI, un objet artistique non identifié, à mi-chemin entre réalisme exacerbé à tendance photographique (le chat de Sylvie pourrait
avoir été immortalisé par la pellicule) et la bande dessinée. On s’attend presque à voir des bulles apparaître autour de ses personnages à qui il ne manque que la parole pour finir de traduire
l’essence de notre époque.

 

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Carine Brancowitz, représentée par la galerie nomade Dexter Gallery, est exposée jusqu’au 28 septembre à la galerie Images de fer au 13, rue de Seine à
Paris