American Psychos vs Occupy Wall Street


American Psychos 1
Une idée pour le moins originale vue sur Vice : alors que les
indignés et autres occupants de Wall Street passent leurs journées et leurs soirées dans la rue pour protester contre un système inégalitaire, quelques
mannequins au style golden boy propret ont été shootés à Wall Street, devant ces hommes et ces femmes en plein campement. Des clichés qui rappellent que, si certains se
battent contre l’injustice
, d’autres campent sur leurs positions et ne sont pas prêts à renoncer à leurs avantages.

 

Evidemment, intituler la série American Psychos en hommage à l’œuvre majeure de Bret Easton Ellis ne fait qu’accentuer le fossé (que dis-je : le canyon) séparant
les mannequins des manifestants. Souvenez-vous : le héros d’American Psycho s’en prenait aux sans-abri et aux clochards qui croisaient son chemin sans avoir aucune pitié pour eux
et en prenant un malin plaisir à les torturer physiquement et moralement… La posture de ces photos n’est pas sans rappeler la fâcheuse habitude qu’il avait de leur faire miroiter
des dollars qu’il n’avait aucunement l’intention de leur donner, leur rappelant sans cesse que s’ils voulaient de l’argent ils n’avaient qu’à le gagner en travaillant et qu’ils devraient avoir
honte de faire la manche…

 


American Psychos 2
Un contraste quelque peu malsain qui force tout de même le sourire à l’heure où des centaines de personnes poursuivent leur action sans faiblir afin de sensibiliser l’opinion
publique
(avec, toutefois, un désintérêt certain par rapport au début). Des beaux gosses mangeant du caviar, jouant du djembé une cravate autour de la tête ou encore
affichant des panneaux invitant à leur faire une fellation (mais seulement sur 1% de leur sexe, soyons sérieux), il n’en fallait pas plus pour rendre le mouvement Occupy Wall
Street
un brin plus glamour et sexy tout en le dédramatisant (ce qui n’est pas forcément du goût de tout le monde).

 


American Psychos 3
Les indignés ne le seront qu’un peu plus, les open-minded s’en délecteront. Si cette série de photos s’impose comme un pied de nez au sérieux de la cause, elle a le
mérite, finalement, de braquer de nouveau les projecteurs des idéalistes qui se battent pour leurs croyances et font désormais presque partie du paysage urbain
d’une ville en pleine effervescence.

Quoiqu’il en soit, la dérision est de mise et l’initiative est à saluer : oser tenter le politiquement incorrect aujourd’hui en s’attaquant à un mouvement qui a plutôt tendance à
s’attirer la sympathie du public pouvait sembler risquer. Au final, c’est un décalage qui mérite le détour.