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Girl power : peut-on rester féminine et être prise au sérieux ?

La semaine dernière, j’ai eu la chance d’assister à une soirée placée sous le thème de l’égalité des genres dans les médias. Les femmes sous-représentées, c’est une vraie question de société qui ne manque pas de sensibiliser de grands médias comme TF1 qui a accueilli les deux tables rondes de cette réunion organisée par le Professional Women Network (PWN) et Fifty/Fifty. Si les différents intervenants ont eu des discours plus qu’intéressants, un détail m’a pourtant marquée : sur toutes les femmes qui sont montées sur scène, seule une portait une robe, toutes les autres avaient fait péter le pantalon. La situation, surtout compte-tenu de la thématique, m’a poussée à me demander s’il fallait forcément s’habiller comme un homme pour être prise au sérieux.

Dress code masculin/féminin

Avant de recevoir des tomates et des œufs, je tiens à préciser que non, je ne suis pas anti-pantalon. Oui, le pantalon peut être sexy ; oui, le pantalon peut être féminin ; oui, le pantalon fait partie à part entière de notre vestiaire, que ce soit en jean ou en tailleur. Cependant, force est de constater que robes et jupes en font aussi partie et que, parité oblige, le ration devrait être d’environ 50/50 dans un dressing de femme. Oui au pantalon, mais la jupe y a sa place également. Par conséquent, il aurait dû y avoir 50% des intervenantes affublées d’un jupe, d’une robe, même si elle était sobre. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le ration égalitaire !

Je sais bien que Barbie, avec ses formes totalement irréelles, n’est, le plus souvent, pas bien vue des féministes en tous genres, mais le fait est qu’elle a occupé un paquet de jobs, hormis hôtesse de l’air ou infirmière, et que même en businesswoman, elle portait la robe haut les cœurs, féminine avant tout. Et elle n’est pas la seule, même si la sobriété semble être un gage de sérieux. A bas les imprimés, place au noir, au gris et au bleu marine.

L’effet Cécile Duflot

Alors quand j’ai vu toutes ces femmes, si impliquées dans l’égalité hommes/femmes arborer l’uniforme pantalon/chemisier, avec pour seule fantaisie, parfois, une note de couleur, j’ai tilté. Pas tout de suite, je l’avoue : je n’ai réalisé ça que lorsque l’une d’entre elles est montée sur scène en robe à pois. Des pois ! Un vrai cri de guerre, ça !!! Et vous voulez que je vous dise ? Ce qu’elle a dit était au niveau. Oui, malgré les pois. Coup de bol : ce soir-là, seuls les hommes ont été rattrapés par les commentaires sur leur look : tous en couleurs neutres. Pour une fois, ça a dû les changer.

Alors bien sûr, l’habit ne fait pas le moine, les femmes en ont ras le bol qu’on remarque le moindre symbole de féminité, via leur tenue ou leur coiffure, et il est certain que se fondre dans le lot, ne pas se faire remarquer, est plus simple que de devoir affronter quolibets et autres petits pics bien connus… Cécile Duflot en a fait les frais et ça ne donne pas envie de s’y coller : quand une robe à fleurs déchaînent les passions, il y a de quoi se poser des questions. De là à penser que les femmes doivent se conformer aux hommes pour avoir droit à la parole…

Touche pas à ma robe !

A quel moment faut-il renoncer à être féminine jusqu’au bout des ongles pour être prise au sérieux face à des hommes ? La question s’impose car force est de constater que quand on parle chiffon ou que les tables rondes sont exclusivement féminines, les femmes font preuve de créativité dans leurs tenues, alors que dès que les hommes sont de la partie elles tentent de se mettre sur un pied d’égalité aussi niveau dresscode. Un bilan qui me hérisse les poils (au temps pour le féminisme).

D’aussi loin que je me souvienne (c’est le moment perso), j’ai toujours été entourée de spécimens du sexe fort. Déjà dans la cour de récré, je passais mon temps avec les garçons, à me battre et, le plus souvent, à gagner. Pourtant, en bon garçon manqué que j’étais (cf. les bagarres), je refusais de porter quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à un pantalon : j’aimais les robes, si possible à smocks (sic) et le rose, si possible avec des paillettes. Crédibilité ? 150% : j’assurais autant que les garçons, donc la question de la tenue ne s’est jamais posée.

Aujourd’hui, présidente de ma petite entreprise, je ne vois pas pourquoi je renoncerais à mes robes aux couleurs flashy, ou aux jupes sexy, pas plus qu’au jean avec top à paillettes sous prétexte que je fais du business. Ça s’appelle une Girlboss et ça porte bien son nom : girl avant tout, avec sa touche féminine. Ce qui ne m’empêche pas de faire du business, d’être performante et de pouvoir prendre la parole face à des hommes. Même si, régulièrement, on me demande où est mon associé masculin.

Mais alors, qui a raison ? Les femmes qui se conforment aux codes masculins ou celles qui s’accrochent à leurs atouts féminins ? S’il est vrai qu’une femme aux atours féminins fait inévitablement naître un processus de séduction (même passive) en présence de mâles (alpha ou pas), les gommer la rend-elle plus efficace ou plus égale à ses homologues du sexe opposé ? La réalité est que bien souvent les femmes préfèrent jouer la carte de la sécurité plutôt que d’affirmer leur position, et ce quel que soit leur statut, leur niveau d’études ou leurs responsabilités. Il serait temps de penser différemment, non ?

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