Politique / foot, même combat

On connaissait les matchs de foot qui entraînant bagarres et autres agressions. On connaissait les slogans insultants, la violence des paroles et des actes au sortir d’un stade un soir de rencontre PSG/OM. On connaissait les débordements de hooligans (note : le correcteur d’orthographe aimerait vraiment qu’on l’écrive à la française : “houligan”) tellement habités par le sport et le soutien à leur équipe qu’ils ne se contrôlent plus et trouvent en chaque parole, acte ou comportement du camp adverse une provocation supplémentaire entretenant leur propre folie passagère (ou pas).

Mais ça c’était avant…

Aujourd’hui, les hooligans sont interdits de stade, la sécurité est renforcée et les rencontres sportives se déroulent dans une ambiance bon enfant.

En revanche, du côté de la politique, ça bouge. Un peu, beaucoup, trop..! Mercredi 5 juin, 18h, aux alentours de la Gare Saint-Lazare. Clément Méric, 19 ans, étudiant à Sciences Po, militant anti-fasciste, sort d’une boutique. Dehors, des skinheads l’agressent, le bousculent, l’un d’eux le projette contre un poteau. Dans la soirée, il est déclaré en état de mort cérébrale. Indignation à gauche comme à droite (quoiqu’avec quelques réserves sur l’identité des agresseurs et leur appartenance à un groupe JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires) : faut pas non plus rejeter la faute sur ces pauvres gamins dont la seule erreur est d’avoir des idéaux…). Ca tombe à pic pour relancer le débat gauche/droite, largement relayé par les médias, laissant peu à peu de côté cette simple réalité : un ado est mort, bordel !!! Victime collatérale de la cause

Dans les faits, la réalité est là : avant on se battait plus ou moins gentiment pour clamer son soutien à une équipe de foot, aujourd’hui on tue par opposition politique. Un vieux relent historique, flashback vers une époque où la France n’était pas encore un pays civilisé… Mais voilà, depuis quelques années, la violence se transfère d’un idéal à un autre, d’une cause à une autre, une ascension sourde, qui s’insinue dans le quotidien à coups de faits divers. Ici un homo est tabassé, là un militant est tué, entre les deux des voitures et des scooters sont brûlés. Et demain..? Demain, on défoncera gentiment la tête du piéton qui a traversé sans regarder, “pour lui apprendre”…

Sécurité, qu’ils disaient…

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